Les blouses blanches acculent Ould Abbès

Les blouses blanches acculent Ould Abbès

Une première dans l’histoire du corps médical algérien, avec la création de l’Union nationale des syndicats du corps médical. Les syndicats Snpsp, Snpssp, Snmasm, Snpdsm, Sap, ainsi que le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) se sont rassemblés, hier, au CHU Mustapha Pacha pour réaffirmer leur position de principe de boycott de toute la démarche initiée par le ministère de la Santé autour de l’avant-projet de loi sanitaire.

Pas moins de 15 000 blouses blanches, ont paralysé le CHU Mustapha Pacha, durant toute la matinée d’hier. Une marche a été organisée à l’intérieur de l’hôpital, ponctuée par plusieurs slogans scandés par les grévistes : «dégage Ould Abbès, le secteur de la santé ne va pas bien», «sois un homme et affronte le personnel de la santé», « Ya Ould Abbès guéris les malades avec tes promesses » et «A bas l’UGTA » et «Union syndicale». Les protestataires étaient en colère contre le ministre qui s’entête à mettre en place une loi sanitaire sans prendre en considération les avis des partenaires sociaux pour améliorer la situation dans le secteur de la santé. Le ministre de la santé doit ouvrir le débat avec les partenaires sociaux qui sont sur le terrain. Ils sont au courant de tous les problèmes sanitaires, auxquels sont confrontés quotidiennement les hôpitaux, les centres de soins et les polycliniques.

«Nous demandons d’être reçus par le ministre, les syndicats de la santé et le Conseil de l’ordre des médecins veulent avoir plus de détails sur les différentes décisions du ministère de la Santé que ce soit pour le projet de la nouvelle loi sanitaire, nos revendications socioprofessionnelles, ainsi que l’entrave au droit de grève et aux rassemblements » a indiqué M. Lyès Merabet, président du SNPSP.

«Chaque fois qu’on décide de faire grève, le ministère délivre une décision de l’interdiction de la grève ou du rassemblement. Le ministre veut imposer d’autres partenaires sociaux et casser les partenaires réels. Nous allons être fermes et faire l’impossible pour changer cette attitude du ministère qui veut nous mettre devant le fait accompli». «C’est un moment historique dans le monde de la Santé» ajoute-t-il. De son côté, M. Ghachi, secrétaire général du syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a souligné que «le ministère de la Santé ne peut pas se cacher indéfiniment dans son trou. Il doit faire quelque chose. Ce sont tous les professionnels de la santé qui demandent des explications ». Il a ajouté qu’ «aujourd’hui nous avons fait un grand pas vers un changement radical dans le secteur de la santé». Il a ajouté que «la grève est le seul moyen pour faire valoir nos droits. Les partenairessociaux de la santé vont tout faire pour arracher leurs revendications et élaborerune loi sanitaire digne du secteur». Pour sa part, M. Djidjeli, secrétaire général du SNPDSM a indiqué qu’« aujourd’hui nous avons vu naître un très beau bébé, pour une fois le corps médical est uni. L’UGTA est un héritage public, mais Sidi Saïd est un escroc.

Il doit quitter son poste». «Dr Yousfi, a dit qu’aujourd’hui, il n’y a pas de différence entre un médecin, un spécialiste, un professeur ou un paramédical. Nous sommes là pour une seule cause : boycotter la nouvelle loi sanitaire et dire halte à ces complots». «L’Union syndicale demande une rencontre officielle avec le ministre. Il faut inclure les partenaires sociaux dans les décisions importantes » ajoute-t-il.

Pour sa part, M. Bekat Berkani, président du conseil national de l’ordre des médecins, a souligné que le corps médical peut opérer un changement radical au niveau du ministère et du secteur, après cette union».

Il a ajouté que «l’Union syndicale réaffirme sa position de boycott de toute démarche initiée par le ministère de la santé autour de l’avant-projet de loi sanitaire et la politique de la santé et de la réforme hospitalière qui ne corresponde pas aux règles universellement admises en la matière». A noter que le CHU Mustapha Pacha sera paralysé également par des sit-in, si la tutelle ne se manifeste pas. Les blouses blanches menacent d’aller plus loin dans leur mouvement de protestation, en paralysant tout le secteur.

Rona Merda