Royal Bank of Scotland a réduit en 2009 sa perte d’exploitation à 6,2 milliards de livres, ce qui la place toujours parmi les plus fortes pertes du secteur bancaire européen, en dépit d’une forte hausse des créances douteuses qui pourraient avoir atteint un plafond.
Royal Bank of Scotland et Crédit agricole, deux des plus grandes banques européennes, ont livré des perspectives encourageantes pour 2010 après avoir présenté des résultats annuels portant encore les stigmates de la crise financière.
RBS a ainsi annoncé avoir réduit en 2009 sa perte d’exploitation à 6,2 milliards de livres (4,6 milliards d’euros), ce qui la place toujours parmi les plus fortes pertes du secteur bancaire européen, en dépit d’une forte hausse des créances douteuses qui pourraient avoir atteint un plafond.
L’établissement britannique, qui s’était montré prudent en milieu d’année dernière, a néanmoins livré quelques motifs d’espoir en faisant état de perspectives « prudemment encourageantes » tout en prévenant que 2010 serait « une année de dur labeur ».
Crédit agricole, qui a rapporté jeudi un résultat net inférieur aux attentes au quatrième trimestre, a fait état d’un bon démarrage de ses activités en 2010 même si la banque juge qu’il est encore trop tôt pour anticiper un recul des provisions. « (Ces) résultats montrent de nombreux signes positifs (…), (la situation des) dépréciations tend à s’améliorer davantage que ce que j’attendais de manière générale », souligne Joseph Dickerson, analyste chez Execution.
Deutsche Postbank, qui publiait ses résultats le même jour, a assuré que la baisse des provisions pour pertes sur crédits et qu’un recul des dépréciations sur les actifs douteux lui permettront de dégager un bénéfice imposable en 2010, après avoir enregistré une perte imposable de 398 millions d’euros en 2009. Ces annonces convergentes ont bénéficié aux titres des trois banques qui surperformaient la plupart de leurs concurrentes. Vers 15h00 GMT, RBS progressait de 2,1%.
Crédit agricole et Deutsche Postbank reculaient respectivement de 0,7 et 1,4%, tandis que l’indice des principales valeurs européennes se contractait de 1,8%. Pourtant, si les banques assurent que les difficultés liées à la situation du crédit s’atténuent, l’environnement du marché du crédit ne donne guère de signes s’assouplissement.
Les chiffres de la Banque centrale européenne (BCE) publiés jeudi montrent que le crédit aux entreprises dans la zone euro est tombé le mois dernier à son plus bas niveau depuis 18 moi. Les banques poursuivent parallèlement leur restructuration et les ventes d’actifs, notamment celles imposées par les autorités européennes.
En la matière, RBS a indiqué que les ventes d’actifs exigées par l’Union européenne progressaient.
La cession de WorldPay attire « un intérêt considérable des acheteurs », dit-elle, même si la vente de plus de 300 agences s’avère difficile et ne devrait pas être bouclée avant 2011.
Par ailleurs, BPCE, dont la filiale Natixis a publié au quatrième trimestre un résultat net de 748 millions d’euros, très largement au-dessus des attentes des analystes, a présenté un plan stratégique visant à améliorer sa profitabilité et renforcer ses fonds propres.