Les banques en alerte face aux faux billets

Les banques en alerte face aux faux billets
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Selon l’ABEF, près de 2000 scanners et des centaines de compteuses de billets seront importés par les établissements financiers.

Selon l’Association des Banques et des Etablissements Financiers (ABEF) de nouveaux matériels très sophistiqués seront importés prochainement ax profit des Agences de banques du pays, et ce, afin de faire face au trafic de faux billets qui prend aujourd’hui une ampleur plus accentuée que jamais. En effet, selon l’ABEF près de 2000 scanners et des centaines de compteuses de billets seront importés par les établissements financiers.

Plus efficace pour contrôler et identifier les faux billets, ces machines à compter seront plus adaptées pour vérifier l’authenticité des billets mis en circulation dans les banques du pays. Désormais, les anciennes machines ne font plus le poids. Cela dit, des centaines de milliers de dinars en coupures de faux billets de 200, et 1000 dinars, mais également de fausses pièces de 100 dinars circulent dans nos banques sans être repérés. Souvent, ces faux billets sont dans un état lamentable, ce qui a permis aux trafiquants d’écouler sur le marché de fausses coupures de faux billets sans avoir de grands problèmes.

Toutefois, la vigilance est plus que jamais de mise dans les banques, entre autres, la vérification du numéro et de signature que portent ces faux billets, mais cette prise de conscience n’a pas pu arrêter l’hémorragie des faux billets. Devant cette situation, les banques sont déjà en alerte, et le contrôle a été poussé afin de localiser les faux billets.

LG Algérie

Face à ce contrôle draconien, les trafiquants ont déjà trouvé d’autres solutions. Désormais, ils fabriquent des faux billets de 1000 dinars dans d’autres pays, en France ou en Chine à titre d’exemple. Une solution qui s’avère très payante pour ces réseaux.

C’est le cas d’un puissant réseau international qui alimentait Alger depuis Ariowiggins en fausses coupures de 1000 dinars. Des centaines de millions de dinars en coupures de faux billets de 1000 dinars ont été découvertes à l’intérieur d’une mystérieuse usine située en pleine forêt en Seine-et-Marne, à Paris.

Le 18 avril 2009, la police lyonnaisea découvert une importante affaire de fabrication de faux billets en coupures de 1000 dinars. Un réseau a été démantelé lors de ce coup de filet de la police française (police judiciaire de Lyon et de Marseille) qui a permis d’interpeller près de 200 personnes, selon les propos d’un chef de la sûreté de Lyon, rapportés par une revue française qui dévoile l’affaire. Elles sont toutes mises en examen.

Aujourd’hui, une certaine quantité de ces faux billets est écoulée en Algérie, selon une source de la Banque d’Algérie. Cette fabrique de faux billets était une vraie passoire pour Alger à l’instar de plusieurs’autres villes du monde. De nouvelles révélations viennent d’être faites par les enquêteurs de la police lyonnaise au sujet de cette affaire après près d’une année.

En effet, après un long travail d’investigation, la police lyonnaise a pu localiser d’autres lieux où les trafiquants fabriquaient de grosses quantités de faux billets en dinars, mais également en euros et en dollars. Outre les 20 milliards de centimes en faux billets de 1000 dinars envoyés vers Alger, le même réseau avait l’intention de transférer d’autres quantités plus importantes, selon les enquêteurs lyonnais. Revenons à l’usine d’Arjowiggins, là où le gros lot de faux billets était en fabrication. Trous dans les murs, convois désarmés, pendant des années, cette usine a produit des montagnes de papier pour billets au mépris des règles de sécurité. Pendant des années, l’usine d’Arjowiggins, qui ne possédait pas d’agrément auprès des forces de l’ordre, a laissé sortir de ses entrepôts des camions bourrés de dinars sans la moindre escorte armée (pour tromper la vigilance des policiers).

Les faux convoyeurs se contentaient de porter des lampes torches sous leurs vestons pour faire croire qu’ils avaient des flingues. Autant dire que le papier qui, dans chaque fourgon, permettait ensuite d’imprimer 100 à 200 millions de centimes de faux dinars, était à la portée du gang pistolet à eau, révèle un chef de la sûreté lyonnaise. Un autre réseau international a été démantelé, cette fois-ci en Chine. C’est la police judiciaire de Annaba qui a découvert les premiers tuyaux de ce réseau. Ces «vrais-faux billets» qui auraient été confectionnés en Chine et introduits au pays par des filières spécialisées, ont déjà fait plusieurs victimes, dont le Trésor public.

En effet, au mois de juillet dernier, quelque 36 millions de centimes en coupures de 1 000 dinars ont été versés au Trésor public. C’est le caissier, en clôturant ses comptes, qui a découvert le pot aux roses.

Il s’est rendu compte à l’œil nu que de faux billets figuraient parmi la somme qui avait été versée durant la journée. Aussitôt alertés, les services de sécurité ont procédé à la vérification des liasses suspectes, mais malheureusement, aucune des machines à ultraviolets, pourtant de dernière génération, n’a pu détecter que c’est de la fausse monnaie.

Quelques semaines après l’apparition à Annaba de faux billets de 1 000 dinars, les services de sécurité allaient réussir un véritable coup de filet en démantelant un véritable réseau, structuré et spécialisé dans le trafic et le blanchiment d’argent.

Le démantèlement de ce réseau, composé de nombreux individus et dont les ramifications s’étendent à plusieurs wilayas limitrophes, et même en Chine, a été réussi avec la collaboration des services spécialisés dans la lutte contre le crime organisé. Mardi dernier, deux éléments de ce réseau mafieux tombent à Berrahal, 30 km à l’ouest du chef-lieu de wilaya.

Par Sofiane Abi