Entre novembre 2011 et novembre 2012, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de Sidi Moussa. A l’abondance de biens dont se prévalait Vahid Halilhodzic il y a un an, succède un effectif réduit, car décimé, entre-temps, par les départs à la retraite, les mises à l’écart et les blessures. Dans le football, tout va très vite et la vérité d’aujourd’hui n’est pas forcément celle de demain.
«Algérie-Algérie», il y avait quand même l’embarras du choix
On se rappelle qu’en novembre de l’année dernière, le coach national avait convoqué un groupe élargi pour deux matches amicaux programmés la même semaine, l’un contre la Tunisie et l’autre face au Cameroun. Il s’était même permis le luxe de laisser au repos presque tous les joueurs titularisés un mois auparavant face à la République centrafricaine, les réservant pour le match contre les Camerounais. Comme ces derniers n’étaient pas venus à cause d’un conflit avec leur fédération, Halilhodzic avait fait jouer les joueurs convoqués en un match «Algérie-Algérie». Aussi insolite qu’était ce choix, il reflétait la richesse de l’effectif dont disposait le sélectionneur à cette époque, qui avait vraiment l’embarras du choix, avec comme cerise sur le gâteau, la première convocation de Sofiane Feghouli.
Aujourd’hui, Halilhodzic crie famine
Or, ne voilà-t-il pas qu’un an après, Halilhodzic crie famine. Pour le match amical de mercredi prochain, il a convoqué pas moins de 26 joueurs, ce qui pourrait dénoter d’un large choix, mais il ne cesse de se plaindre des multiples absences. Aux blessés connus avant la publication de cette liste (Cadamuro, Mesbah, Halliche, Bouzid, Bougherra, Yebda, Slimani) est venu s’ajouter un joueur convoqué, Farouk Chafaï, ce qui réduit la liste à 25 joueurs, dont 4 gardiens de but. Cela a même amené le coach national à faire plutôt profil bas dans son approche de la CAN-2013, évitant soigneusement d’afficher des ambitions trop grandes et ne manquant aucune occasion de faire les éloges de la Côte d’Ivoire, de la Tunisie et même du Togo.
Chaouchi, Benlamri, Metref, Remache et Matmour accusés d’écarts disciplinaires
Comment en est-on arrivé là en un an ? Certes, il y a eu les retraites internationales de deux joueurs qui étaient là l’an dernier (Anthar Yahia et Nadir Belhadj), mais il y a eu aussi le bannissement de plusieurs joueurs. En plus des cas les plus connus, ceux de Karim Ziani et Djamel Abdoun, déclarés publiquement indésirables par Halilhodzic, il y a eu d’autres joueurs que le coach a décidé de ne plus convoquer pour ce qu’il considère comme étant des manquements disciplinaires. Ainsi, il est reproché à Hocine Metref d’avoir protesté contre sa non-participation aux matches importants, Faouzi Chaouchi et Djamel Benlamri sont accusés de s’être battus lors d’un stage, Mohamed Remache est mal vu depuis qu’il a demandé à effectuer le déplacement au Burkina Faso pour le match face au Mali et Matmour s’est «grillé» aux yeux de Halilhodzic pour avoir demandé d’être provisoirement dispensé de la sélection… Ce sont autant de cartes que le coach a perdues pour s’être montré intransigeant, souvent à juste titre, mais parfois avec un peu d’exagération.
Plutôt des «bannis» motivés que des binationaux qui traînent les pieds
Pourtant, à bien regarder, les «bannis» et les retraités jouent aux mêmes postes que les joueurs actuellement blessés. S’ils étaient en sélection, il n’y aurait plus de problème de disponibilité de joueurs : Remache pour Cadamuro, Belhadj pour Mesbah, Yahia et Benlamri pour Halliche, Bouzid, Chafaï et Bougherra, Metref pour Yebda, Ziani, Abdoun ou Matmour pour Slimani… Voilà pourquoi l’abondance de biens d’il y a un an n’est plus de mise. On en est à une période de vaches maigres en matière de «ressources humaines». Avec un peu plus de souplesse, on aurait pu faire appel à eux, plutôt d’être réduit à supplier des binationaux qui traînent les pieds…