Les balataguia, ces jeunes des quartiers algérois qui louent leurs bras pour casser du manifestant, ont repris du service durant la nuit du mardi à mercredi. Leur cible, cette fois-ci, ce sont les gardes communaux qui campent depuis le 2 avril dernier, de jour comme de nuit, à la place des Martyrs, dans le quartier populaire de Bab El –Oued.
La charge des balataguia a été menée peu après la tombée de la nuit. Les gardes communaux, qui passaient leur quatrième nuit à la belle étoile, ont été en effet surpris par une escouade de jeunes qui leurs ont lancé des salves de gros pétards et de pierres, avant de les attaquer carrément avec des sabres.
Les gardes communaux font état d’une dizaine de blessés parmi eux. Les affrontements ont duré environ une demi-heure avant que la police n’intervienne et évite le pire.
Cette attaque de Baltaguia ne décourage nullement les gardes communaux qui, hier, affichaient une franche détermination à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu’à gain de cause.
Curieusement, cette attaque lancée par des nervis intervient après les prises de positions tranchées du ministre de l’Intérieur.
Le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia a menacé lundi de sévir contre les gardes communaux en qualifiant leur mouvement de protestation d’illégal, passible de sanction en vertu d’un article du code pénal.
Le ministre de l’Intérieur est allé jusqu’à affirmer que les gardes communaux qui ne cesseraient pas cette protesta seront écartés.
Le phénomène des baltaguia, en référence aux nervis du régime égyptien, a fait son apparition en Algérie lors d’une marche organisée par la CNCD (Coordination national pour le changement et la démocratie). Un groupe de jeunes du quartier du 1er mai Alger s’était invité à la marche pour la chahuter et scander des slogans favorables au président Bouteflika.