«Cette affaire est à la fois importante et grave. Si elle est menée à terme dans le seul but de faire éclater la vérité, de hauts responsables seront éclaboussés.» Les avocats de l’ex-SG du ministère des Travaux publics (MTP) poursuivi par la justice dans l’affaire de l’autoroute Est- Ouest ont décidé de briser le silence. Khaled Bourayou et Miloud Brahimi sont catégoriques : «Nous affirmons avec force l’innocence de notre client.»
La décision prise par la chambre d’accusation de la cour d’Alger dans l’affaire du scandale de l’autoroute Est-Ouest de maintenir en détention préventive les personnes «mises en cause», comme rapportée par le Soir d’Algérie dans son édition du 20 octobre dernier, a fait réagir les avocats de l’ex-secrétaire général du ministère des Travaux publics. Dans une déclaration qui nous a été transmise (voir déclaration), les deux avocats parlent de «grossière tentative de désinformation ». «Au moment où M. Mohamed Bouchama, parfaitement connu pour sa rectitude et son dévouement à la chose publique (dont la presse s’est fait l’écho), présumé innocent par la loi et réellement innocent au regard des faits, subit une épreuve aussi douloureuse qu’imméritée, sa défense dénonce avec mépris cette grossière tentative de désinformation. Elle somme ce prétendu “proche du dossier”, de dénoncer aux autorités judiciaires ces “personnes proches du secrétaire général” coupables de si graves turpitudes», lit-on dans la déclaration.
«Aucune preuve contre notre client»
Ainsi, pour Khaled Bourayou, «il n’ y a à ce jour aucune preuve à l’égard de notre client. Il est malheureux que des informations tendancieuses visent à le ternir. Ce dossier n’est pas celui du secrétaire général du ministère des Travaux publics Les responsabilités sont ailleurs. Il n’y a rien contre lui. Il aurait pu être relâché et sa mise en liberté n’aurait été que justice». «Nous sommes confiants en la justice de notre pays, mais nous tenons quand même à ce que la recherche de la vérité soit l’unique vecteur de l’instruction», ajoutera cet avocat. Un avis partagé par l’autre avocat, en l’occurrence Miloud Brahimi.
Pour ce dernier, «c’est parce que nous applaudissons sans réserve à toute forme de lutte contre la corruption que nous tenons à réagir avec force contre tous ceux qui veulent faire dévier cette lutte de ses véritables objectifs». «Ce dossier peut être exemplaire dans un sens comme dans l’autre, et nous lançons un défi à tout informateur zélé de se dévoiler et d’apporter la vérité», ajoute pour sa part Khaled Bourayou.
En effet, les avocats de l’ex-secrétaire général du ministère des Travaux publics qui avaient jusque-là opté pour le silence, «laissant la justice faire son travail», ont décidé de monter au créneau, en considérant que «le secret de la défense est désormais violé». «Ce dossier ne se fera pas sur notre dos et nous sommes déterminés à mener le combat jusqu’à l’éclatement de la vérité», diront-ils. Leurs moyens de défense ? «Ils seront portés à l’attention de l’opinion publique au moment opportun », a-t-on indiqué. Il y a lieu de rappeler que la chambre d’accusation de la cour d’Alger a confirmé, il y a quelques jours, la décision prise par le juge d’instruction de la 9e chambre du tribunal de Sidi M’hamed de placer sous mandat de dépôt six personnes poursuivies dans une affaire liée au scandale de l’autoroute Est-Ouest.
DÉCLARATION
Rapportant une décision de la chambre d’accusation relative au «scandale de l’autoroute Est-Ouest», Le Soir d’Algérie du 20/10/2009 écrit que «l’ambassade de Chine a… protesté auprès des autorités algériennes, selon un proche du dossier», qui précise que «le groupement chinois aurait subi des pressions de la part de personnes proches du secrétaire général du ministère des Travaux publics… pour l’obliger à verser des pots-de-vin». Au moment où M. Mohamed Bouchama, parfaitement connu pour sa rectitude et son dévouement à la chose publique, (dont la presse s’est fait l’écho), présumé innocent par la loi, et réellement innocent au regard des faits, subit une épreuve aussi douloureuse qu’imméritée, sa défense dénonce avec mépris cette grossière tentative de désinformation.
Elle somme ce prétendu «proche du dossier» (lequel ?), de dénoncer aux autorités judiciaires ces «personnes proches du secrétaire général» coupables de si graves turpitudes. Faute de quoi, il apparaîtrait pour ce qu’il est très certainement manipulateur intéressé ou manipulé par les tristes sires qui s’agitent masqués pour détourner le cours de la justice.
Signé Miloud Brahimi, Khaled Bourayou