Les avions décolleraient sans contrôle technique : Passagers d’Air Algérie en danger ?

Les avions décolleraient sans contrôle technique : Passagers d’Air Algérie en danger ?

Les autorités aéroportuaires de nombreux pays européens auraient d’ores et déjà mis en garde les responsables d’Air Algérie sur l’incidence de la grève des techniciens de la maintenance sur la sécurité dans leurs aéroports. Le représentant des travailleurs grévistes a, à ce propos, dégagé toute responsabilité au cas où un incident ou, plus grave, un accident survenait faute de maintenance des appareils de la compagnie aérienne nationale.

En effet, les avions d’Air Algérie décolleraient sans contrôle technique, à en croire Ahmed Boutoumi, président du Syndicat des techniciens de la maintenance SNTMA, dégageant toute responsabilité de son organisation quant à ce qui pourrait advenir, qu’à Dieu ne plaise ! « Nous ne sommes pas responsables des avions qui décollent sans contrôle, il y a des parties concernées », dit-il  dans une déclaration à Ennahar en indiquant que le mouvement de grève  des techniciens de la  maintenance entrait dans son quatrième jour, touchant le reste des aéroports du pays. «Nous sommes responsables de nos actes et nous considérons que le fait de faire voler les avions sans maintenance préalable représente un véritable danger pour les passagers», a-t-il ajouté. La direction d’Air Algérie n’a pas jugé utile de rassurer ses clients en communiquant sur ce conflit, préférant le silence vis-à-vis des techniciens de la maintenance en grève et privant les passagers d’informations relatives à leur propre sécurité. Air Algérie a-t-elle eu recours à des techniciens de substitution étrangers ou nationaux réquisitionnés au sein de l’armée, par exemple ? Ou alors fait-elle voler ses aéronefs sans contrôle et sans révision préalable ? Le responsable du syndicat d’Air Algérie a, par ailleurs, précisé que la sanction qui a touché douze grévistes licenciés «abusivement» par la direction a eu pour effet d’étendre le débrayage à l’ensemble des aéroports du pays, alors qu’il ne concernait que l’aéroport d’Alger Houari-Boumediène, au départ. Le durcissement du mouvement, selon lui est lié à la décision prise par la Direction générale de suspendre 12 ingénieurs, selon Boutoumi, qui déplore, par ailleurs l’attitude de l’administration  qu’il accuse de  » fermer la porte du dialogue ». Mardi,  la Direction générale d’Air Algérie a rendu public un communiqué pour appeler à la responsabilité des techniciens de la maintenance, rappelant, en réponse aux revendications portées par le syndicat que des « gratifications » ont été accordées aux travailleurs, au détriment de l’investissement.
Ismain