Chaque averse nous rappelle les inondations tragiques de Bab El Oued de 2001, et la crue monstrueuse qui a emporté des quartiers entiers de Ghardaïa à l’automne 2008.
Ces deux événements nous ont fait prendre conscience qu’il faut absolument se prémunir des conséquences désastreuses des violents orages d’automne.
L’Algérie est connue pour la violence inouïe des orages d’automne qui, en quelques minutes, transforment des régions entières en marécages, et font revivre, de façon subite, des oueds que l’été a complètement asséchés. Ces averses provoquent des ruissellements très importants, en particulier dans les zones montagneuses dénudées, les hautes plaines et les dépressions steppiques.
Trop sèche après une période estivale généralement torride, la terre ne peut absorber les quantités phénoménales d’eaux de pluie. L’excédent d’eau, qui charrie avec lui d’énormes quantités de boue, se déverse dans les oueds et les autres cours d’eau mineurs, dont plusieurs traversent des agglomérations.
Et les crues de ces oueds sont souvent synonymes de catastrophe, leur violence étant telle qu’elles provoquent d’énormes dégâts aux constructions et aux ouvrages. Elles entraînent souvent mort d’hommes, en particulier lorsque les eaux submergent les habitations précaires construites aux abords des oueds. Les villes menacées par les crues et inondations sont nombreuses. Officiellement, on reconnaît que près de 485 communes – sur les 1541 que compte le pays – sont sous la menace permanente des crues.
Autrement dit, c’est une commune sur trois qui est appelée à entreprendre des actions urgentes pour s’en prémunir. Le «programme d’amélioration urbaine» décidé en 2008 s’inscrit dans cette optique. Les orages d’automne ne sont pas sans conséquence sur l’activité économique. Dès qu’il pleut, des villes entières sont paralysées et les routes coupées.
Des villes comme Alger, Annaba ou Sidi Bel Abbès voient plusieurs de leurs quartiers embourbés. Le vieux bâti est davantage fragilisé, des maisons s’écroulent non sans faire quelques victimes parmi leurs occupants.
Chaque année, le scénario se répète à l’identique et les dégâts se chiffrent en milliards. Il a fallu que le drame survienne à Bab El Oued en 2001, puis à Ghardaïa en 2008 pour que l’on se décidât, enfin, à prendre à bras le corps le problème, eu égard à l’ampleur de ces deux catastrophes qui ont fait, à elles seules, plus de 1200 morts !
Par Ali Laïb