Les autorités chahutent internet !

Les autorités chahutent internet !
Celebration of World Women’s Day in Algeria

La baisse du débit internet notamment l’ADSL a rendu inaccessibles les réseaux sociaux dont Facebook. Algérie Télécom demeure aux abonnés absents pour expliquer la situation.

Surpris jeudi soir par une baisse conséquente du débit internet sur l’ADSL et même sur les réseaux de certains opérateurs de téléphonie mobile, les internautes n’ont pas hésité à attribuer les perturbations à la manifestation annoncée pour vendredi (hier, ndlr) contre le 5e mandat de Bouteflika, et ce, sur Alger et plusieurs autres wilayas du pays.

Problème technique ou censure ? Personne n’est en mesure de l’affirmer avec certitude dans la mesure où Algérie Télécom était aux abonnés absents, malgré plusieurs tentatives pour avoir sa version des faits. Un geste très mal perçu par les Algériens qui sont très nombreux à utiliser les réseaux sociaux pour communiquer, travailler, s’informer… et faire passer des messages. C’est justement ce point précis qui semble “déranger” les responsables au pouvoir. C’est, du moins, ce qui circule sur les réseaux sociaux de par les messages qui continuent à passer, malgré cette tentative plutôt “avortée” de priver les gens de la connexion car un grand nombre d’internautes n’hésitent pas à recourir au VPN. Il s’agit, selon certains posts, “de couper l’élan à ce qui commence à prendre des allures de prise de conscience populaire”. Les appels à s’exprimer contre un 5e mandat fusent de toutes parts depuis quelques jours, avec les avis des uns et des autres qui expriment un ras-le-bol jamais égalé jusque-là. Les internautes sont unanimes pour dire que “le pouvoir panique” notamment après la mascarade organisée à la Coupole qui a donné l’effet inverse de ce qui était attendu par ses initiateurs. Résultat des courses : les internautes s’emparent de l’événement pour tourner en dérision les responsables politiques au pouvoir tout en dénonçant des “pratiques dignes des plus grandes dictatures”. Pour tenter de stopper la mobilisation citoyenne, le pouvoir n’hésite pas à bloquer l’accès à Facebook. C’était le cas, hier, durant toute la matinée et, particulièrement, entre midi et 15h. La page Facebook s’affichait à la demande sans que le fil d’actualité ne fonctionne. La connexion sur le réseau des trois opérateurs (3G et 4G) fonctionnait, quant à elle, au ralenti sans doute alourdie par tant de sollicitations des internautes qui n’avaient d’autre choix que de recourir à l’internet sur leurs mobiles. Bloquer la communication via les réseaux sociaux, qui est une confiscation supplémentaire des libertés les plus élémentaires, a eu l’effet contraire. Les gens ont eu une raison supplémentaire de sortir.