Les automobilistes évitent le tunnel de Lakhdaria

Les automobilistes évitent le tunnel de Lakhdaria

Un deuxième filet de protection a été mis en place, jeudi dernier, sur une des nombreuses falaises pour empêcher les rochers de tomber sur les automobilistes, mais les usagers de l’axe routier sont loin d’être rassurés.

Bien que des travaux de protection aient été menés ces derniers jours au niveau des grottes de Lakhdaria, les automobilistes qui ont l’habitude d’emprunter la RN5 reliant Alger à Constantine continuent à éviter cet axe routier par crainte de recevoir sur la tête des blocs de pierre.

Hier encore, un flux moins important de véhicules a été constaté à la sortie de Ammal où des agents de la direction des travaux publics continuent à travailler pour sécuriser les lieux. Un deuxième filet de protection a été mis en place, jeudi dernier, sur une des nombreuses falaises pour empêcher les rochers de tomber sur les automobilistes. Cette mesure est venue en appoint à l’opération de dégagement des rochers qui menaçaient toujours de s’effondrer sur la route. Une opération qui a duré, pour rappel, deux jours et qui a mobilisé une centaine d’agents de la DTP et une dizaine d’engins de travaux publics.

Mais ces mesures sont loin de satisfaire les automobilistes qui s’inquiètent pour leur sécurité et dont la plupart ont préféré prendre des chemins de détour notamment la RN29 qui passe par Keddara et Bouderbala (Lakhdaria), ou la RN68 qui relie Chabet El-Ameur et Draâ-El-Mizan. Ce sont ces deux axes routiers, dont l’état est loin d’être reluisant, qui sont généralement utilisés par les usagers de la route. “Il faut des centaines de filets comme celui qu’on vient d’accrocher sur cette falaise pour assurer la sécurité de ce tronçon”, nous a affirmé un élu de l’APC de Ammal.

Ce dernier ne cache pas son inquiétude quant à d’éventuels accidents comme celui qui a provoqué, mardi dernier, la mort de deux automobilistes écrasés par un immense rocher qui a chuté sur trois véhicules. Les élus d’Ammal suggèrent la transformation de ces grottes en un abri de passage.

“C’est le seul moyen de sécuriser ce tronçon long de deux kilomètres”, nous a affirmé le maire de Ammal, précisant que les services de la DTP qui ont mis déjà d’énormes moyens pour sécuriser la route doivent penser à construire un abri pour rassurer définitivement les usagers de la route.

Les riverains qui connaissent bien l’endroit sont eux aussi du même avis. “En 2002, il y a eu deux accidents qui ont fait de nombreux blessés parmi les automobilistes et cela à trois cents mètres du lieu de la catastrophe de mardi dernier”, nous a indiqué Hamid qui réside à Béni Dahmane, une localité surplombant les grottes de Ammal. Pour ce citoyen, il est difficile de dégager tous les rochers jugés potentiellement dangereux comme il est impossible de protéger à l’aide de filets toute la longueur de ce tronçon.

Et l’ouverture du tronçon de l’autoroute Est-Ouest Larbataâche-Lakhdaria ne règle pas le problème puisque cette partie de la RN5 sera toujours empruntée par des automobilistes, notamment ceux qui résident à Lakhdaria, Béni Amrane, Boumerdès et autres localités de la région.

Pour rappel, la RN5 reliant Alger à Constantine a été fermée durant deux jours à la circulation pour permettre aux 100 agents de la Direction des travaux publics (DTP) et aux pompiers dépêchés sur place, de débarrasser les lieux des blocs de pierre qui menacent encore les usagers de cette route.

D’énormes moyens matériels ont été déployés pour sécuriser ce tronçon routier qui continue à faire peur. Quatre grues géantes, plus de cinq pelleteuses et une dizaine de camions de gros tonnage ont été mobilisés pour soulever les rochers et les transporter loin des lieux.