Les augmentations salariales critiquées par le FCE

Les augmentations salariales critiquées par le FCE
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Tout en se félicitant des derniers résultats de la dernière tripartite tenue à la fin du mois de mai et en attendant la tenue d’un autre round en septembre prochain, le chef de file des chefs d’entreprises Réda Hamiani qui s’est présenté hier à la chambre de commerce et de l’industrie de l’Oranie pour expliquer les résultats de ces négociations, qui seront effectives à partir de juillet, a été très critique en ce qui concerne la politique économique du pays.

Ainsi et sans mâcher ses mots, le président du FCE a estimé devant une assistance nombreuse d’opérateurs économiques que les augmentations de salaire tous azimuts sont un risque réel pour l’économie du pays. Cette thèse a déjà fait l’objet d’observations de la part du FMI dans un rapport consacré à l’économie nationale ou il est clairement stipulé que les dernières augmentations substantielles décidées dans le secteur de la fonction publique auront des incidences négatives sur l’économie nationale

Schématiquement, M. Hamiani considère que deux secteurs seront touchés à savoir l’immobilier et les importations. En clair, le conférencier a estimé que ces augmentations engendreront des besoins supplémentaires et par conséquent les cours de l’immobilier vont exploser de même que la facture des importations. Par ailleurs et concernant le crédit immobilier, le président du FCE a précisé que cette démarche peut également être compromettante pour l’économie nationale rejoignant ainsi les explications du premier argentier du pays qui déclarait récemment que le retour au crédit immobilier dans l’immédiat est irréalisable, mais il faudrait réunir les conditions de sa réussite d’une part avec la mise en place d’instruments pour ne pas fragiliser les capacités financières des ménages et de l’autre pour mieux promouvoir une production nationale de qualité.

Ce que déplore le président du FCE demeure l’impuissance des pouvoirs publics en matière de contrôle et de régulation du marché national arguant que « personne ne fait des évaluations et personne n’est interpellé sur ce qu’il a réalisé comme projet ». L’autre inquiétude exprimée par M. Hamiani réside dans l’identification des acteurs économiques dans le futur si actuellement « les IDE ont levé le pied, on ne compte plus sur les étrangers pour développer le pays. Le secteur privé ne représente pas encore une force économique qui s’impose et le secteur public qui n’est pas encore sorti d’une restructuration récurente et constamment sous perfusion », explique l’orateur. Selon lui, « l’Etat se réintroduit à tous les niveaux. Les entreprises du secteur privé se limitent à faire de la sous-traitance et de la transformation. Il n’ y a pas de théoriciens de la croissance et on ne sait pas de quoi sera faite l’Algérie de demain ».