les augmentations de salaires préoccupent le gouvernement,Le casse-tête de l’inflation

les augmentations de salaires préoccupent le gouvernement,Le casse-tête de l’inflation
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Le ministre des Finances estime que la maîtrise de l’inflation est possible “si l’augmentation des salaires est orientée vers l’épargne”.

La question de l’inflation a été reposée, hier, au ministre des Finances, au sortir de l’hémicycle de l’Assemblée populaire nationale (APN), à l’issue de sa présentation du projet de loi de finances 2012. “L’inflation n’est pas importante en Algérie si on la compare avec d’autres pays”, a assuré le ministre aux journalistes l’interrogeant à ce propos. Le problème de l’inflation, qui est actuellement de 4%, peut résulter “des augmentations de salaires”, note le ministre, avant d’expliquer que “si l’augmentation des salaires peut être orientée vers l’épargne, il n’y aura pas de problème”. Pour le ministre donc, les Algériens ne vont pas consommer leurs revenus additionnels, mais vont plutôt les épargner pour accéder aux formules d’aide au logement. En effet, dans le cas où la masse salariale, conséquence des augmentations des salaires, se retrouverait en épargne, cela éviterait à l’économie algérienne de subir un choc sur la demande solvable supplémentaire en produits et services. Quoi qu’il en soit, c’est dans les semaines, voire les mois à venir que le comportement des Algériens par rapport à leurs revenus additionnels sera confirmé. En attendant, le ministre des Finances, qui a expliqué les fondements de la loi de finances pour l’exercice prochain, a indiqué que le budget de l’État prévu pour 2012 est basé sur un baril de pétrole à

37 dollars pour le prix de référence fiscale et à 90 dollars pour le prix du marché, un taux de change de 74 DA pour un dollar et une croissance de 4,7%. Il prévoit des dépenses de 7 428 milliards de dinars et des recettes de 3 455,6 milliards de dinars, soit un déficit budgétaire équivalent à 25,4% du PIB contre un déficit prévisionnel de 34% pour 2011. Aussi, selon le ministre des Finances, les recettes de la fiscalité ordinaire prévues pour 2012 sont de 1 894 milliards de dinars alors que la fiscalité pétrolière prévue est de 1 561,6 milliards de dinars. Dans ce cadre, plus d’un sixième des dépenses, soit 1 300 milliards de dinars, est consacré aux dépenses sociales et de solidarité nationale. “Il est question à ce propos des frais de la solidarité nationale à l’endroit des démunis et des handicapés, du versement des allocations familiales, y compris du secteur privé et du paiement des compléments de retraite, le soutien du prix du lait, des céréales, des huiles, de l’eau et le raccordement des foyers à l’électricité et au gaz”, explique le ministre. Il annonce, en outre, que près de 180 milliards de dinars sont alloués à l’aide publique à la création d’emplois par les micro-entreprises ainsi qu’à l’insertion professionnelle par les dispositifs publics. Quelque 3 150 milliards de dinars sont destinés au fonctionnement du service public, dont 2 850 milliards alloués aux salaires des agents de l’État. Une enveloppe de 2 849 milliards de dinars est consacrée aux autorisations de programmes, dans le cadre de la poursuite de la réalisation du programme quinquennal d’investissement public (2010-2014). Le projet de loi de finances pour 2012 prévoit d’offrir des possibilités dans plusieurs domaines, à l’image de l’établissement d’un échéancier de paiement de la dette fiscale, le retrait par les services fiscaux de leurs plaintes contre les fraudeurs, l’institution d’une procédure de “rescrit fiscal”, permettant de clarifier le régime fiscal auquel sera soumise l’entreprise et la réduction de moitié des délais de vérification de la comptabilité sur place. Une proposition formulée dans ce cadre consiste en l’institution d’une procédure précontentieuse, obligeant les directeurs des impôts à engager un débat contradictoire avec le contribuable avant toute transmission de la notification. Dans le même temps, il est question de l’exonération des droits d’enregistrement des actes portant concession des terrains relevant du domaine privé de l’État et l’exemption des concessions portant sur des actifs immobiliers du paiement des droits d’enregistrement, de la taxe de publicité foncière et de la rémunération domaniale. Il est tout autant question de la réinstauration de l’incessibilité de 10 ans des logements sociaux participatifs (LSP).

En outre, il est utile de noter que le projet du budget pour 2012 propose la suppression de la taxe applicable sur le blé dur importé et préconise aussi de faire profiter les laits infantiles médicaux spéciaux d’une exemption de la TVA et d’une réduction des droits de douane de 30 à 5%. L’activité de boulangerie profite, de son côté, d’une baisse du taux d’impôt forfaitaire unique (IFU) de 12 à 5% et d’une exemption de la taxe sur les activités polluantes ou dangereuses sur l’environnement. Les débats ont été entamés hier et l’on note que quelque 150 députés devront intervenir sur ce projet.

LG Algérie

NADIA MELLAL