« Aujourd’hui, le moment est venu de briser l’idéal du sionisme qui est le modèle du racisme. Israël est un régime cruel et raciste », a martelé le président iranien.Prévue initialement pour vendredi, la déclaration finale de la conférence a été adoptée avant l’heure.
Tout en déplorant l’absence des pays qui ont décidé de bouder la conférence internationale sur le racisme et la discrimination raciale (Durban II) qu’abrite, depuis lundi dernier Genève (Suisse), le secrétaire général de l’ONU craint qu’avec la crise économique que traverse actuellement le monde on ne s’achemine vers de sérieux problèmes politiques. « Je crains que la crise économique actuelle, si elle n’est pas prise en main de manière adéquate, n’évolue vers une crise politique à grande échelle », a-t-il souligné lors de son allocution inaugurale. Il a estimé que dans les communautés qui en sont victimes, les préjugés et l’exclusion vont s’aggraver davantage. « Nous sommes confrontés à d’immenses défis sur de multiples fronts en ces temps difficiles. Parmi les plus urgents, figure la question dont nous sommes saisis aujourd’hui, à savoir la lutte contre le racisme et toutes les formes de discrimination », a-t-il insisté.
Car, selon lui, en dépit de multiples campagnes de sensibilisation à travers le monde entier, le racisme persiste toujours. « Aucune société, qu’elle soit grande ou petite, riche ou pauvre, n’en est exemptée », a fait remarquer, dans son discours, le secrétaire général de l’ONU avant de préciser : « Nous voulons trouver une unité, comme l’exige l’époque que nous vivons, mais nous restons faibles, divisés et attachés à une vision surannée des choses. Nous parlons de tolérance et de respect mutuel, mais nous nous lançons les mêmes accusations qu’il y a des années. En dehors de la salle, des groupes d’horizons politiques et d’idéologies divers s’invectivent, alors qu’ils devraient être là avec nous à se parler », a-t-il déploré, indiquant, à cet effet, que « certains pays qui doivent contribuer à se frayer un chemin vers un avenir meilleur, ne sont pas ici. » Il est à noter, en effet, l’absence des États-Unis, du Canada et d’Israël, entre autres. De nombreux pays de l’Union européenne ont également tourné le dos à la rencontre d’examen du Durban.
Aussi, il est utile de préciser que l’intervention, avant-hier, du président iranien, qui a fustigé l’Etat hébreu et les USA, a suscité une véritable polémique à l’intérieur de la salle des conférences où des représentants de l’Union européenne ont claqué la porte. Dans son réquisitoire, Ahmadinedjad a qualifié le régime israélien de « plus cruel et raciste ». Pour lui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, « un groupe de pays puissants a eu recours à l’agression militaire pour faire d’une nation entière une population sans abri. Ces pays ont envoyé des migrants d’Europe, des États-Unis et d’ailleurs, pour établir un gouvernement totalement en Palestine. Aujourd’hui, le moment est venu de briser l’idéal du sionisme qui est le modèle du racisme qui met en danger la paix internationale et la coexistence entre les nations », a martelé le président de l’Iran.
Hier, le Premier ministre de Namibie, les ministres des Affaires étrangères de Palestine, de l’Ouganda, du Pakistan, de Syrie et de Bahreïn, les ministres de la Justice de Bolivie, du Lesotho, du Zimbabwe et de l’île Maurice, le ministre de la Protection des droits de l’homme et des Minorités du Monténégro, le ministre du Développement communautaire et de la Culture de la Barbade, le ministre du Fonds d’investissement social du Honduras, les vice-ministres des Affaires étrangères du Qatar et de l’Indonésie et le conseiller spécial auprès du président du Surinam sont également intervenus, estimant que le racisme et la discrimination ne cessent se développer dans le monde. « Depuis soixante ans, notre peuple est soumis au joug de l’occupation et subit la pire des violations des droits de l’homme. La puissance occupante continue de violer le droit international humanitaire. C’est une honte pour l’humanité », a laissé entendre Riad Al Maliki, ministre des Affaires étrangères de Palestine.
Enfin, alors qu’elle était prévue initialement pour vendredi, la déclaration finale sanctionnant les travaux de la conférence du Durban a été approuvée par les participants avant terme. Elle a été adoptée avant la fin des travaux.