Les attentats sanglants ne sont plus qu’un mauvais souvenir : Les algériens passent un ramadhan normal

Les attentats sanglants ne sont plus qu’un mauvais souvenir : Les algériens passent un ramadhan normal

Le mois sacré qui était devenu le mois de tous les dangers depuis que les groupes islamistes armés ont décidé de mettre l’Algérie à feu et à sang retrouve, au fil des ans, un climat plus apaisé sur le plan sécuritaire.

Le mois de Ramadhan était tant redouté à cause des appels au «jihad» qui n’ont, pour seul objectif, que de faire des victimes innocentes et endeuiller des familles.Un phénomène qui s’est enrayé. L’année 2014 est annonciatrice, simultanément, de la mise en échec de ces actes d’extrême violence et de la fin des années de braise, en général, qui ont traumatisé la population.



Les attentats sanglants ne sont, en principe, plus qu’un mauvais souvenir. Les Algériens passent un Ramadhan normal. Ils ne se tiennent plus le ventre pour prendre le bus… Se rendre au marché de peur qu’un colis piégé ne les réduise en miettes. Une stratégie barbare parmi bien d’autres qui a servi à semer la terreur, il y a environ un quart de siècle et qui était encore pratiquée il n’y a pas très longtemps. L’année 2008 avait été particulièrement sanglante. Les groupes islamistes armés avaient frappé sans crier gare.

Cette année-là, deux semaines avant le début du mois sacré du jeûne, ils avaient annoncé la couleur.

LG Algérie

Le 17 août à Ourdzagar, une localité de Aïn Kechra, dans la wilaya de Skikda, un attentat du Gspc contre les forces de sécurité avait fait 12 morts et de nombreux blessés. Le 19 août, un carnage a été commis contre des civils aux Issers. La cible: l´Ecole supérieure de la gendarmerie. Bilan: 43 morts et 45 blessés.

Les blessures n´ont même pas le temps de se refermer. Le 20 août à Bouira, deux bombes ont explosé au petit matin. L´une avait ciblé un bus transportant des travailleurs de l´entreprise SNC Lavalin, l´autre, le secteur militaire. Ces attentats se sont soldés par la mort de 12 citoyens et ont fait 48 blessés. Des événements qui ont signé un retour vers la psychose. Comme ils ont fait craindre un mois de Ramadhan sanglant. Le mois sacré était devenu le mois de tous les dangers depuis que les groupes islamistes armés ont décidé de mettre l’Algérie à feu et à sang. Qu’en est-t-il de celui de 2014? Le mois sacré aura eu la particularité de chevaucher le déroulement de la Coupe du monde de football qui se tient au Brésil.

L’engouement que lui ont témoigné les Algériens montre que ces moments terribles faits de drames et de larmes sont derrière nous. Grâce aux coups de boutoir assénés par les forces de sécurité aux groupes terroristes, les rues ont été envahies jusqu’à des heures tardives de la nuit. Les youyous, les chants à tue-tête, les danses endiablées ont rythmé les exploits de l’Equipe nationale de football qui a pris part à cet événement planétaire jusque dans les contrées les plus reculées du pays. La liesse a continué après le retour triomphal des Fennecs. Les cafés sont bondés, les rues et les artères des grandes villes sont envahies. Il fait chaud.

Les marchands de glace se frottent les mains. Dans les villages règne une ambiance de fête. Les familles ont la tête ailleurs. Dans les étoiles pour celles dont les enfants ont passé avec succès certains examens (5e, BEM et le bac). Au point où la question de la flambée des prix qui a la particularité de saper le moral des ménages pendant le mois du Ramadhan donne l’impression d’être reléguée au second plan. L’attention est désormais focalisée sur les galas et les concerts de musique qui foisonnent durant le mois sacré au grand bonheur des Algériens qui savourent presque inconsciemment et en toute insouciance cette liberté retrouvée.