Un attentat kamikaze occasionne un carnage à l’université d’Alep
Deux nouveaux attentats suicides à la voiture piégée ont causé hier la mort de 22 personnes à Idleb, une ville du nord-ouest de la Syrie tenue par les forces gouvernementales, a indiqué l’agence Sana.
Le bilan provisoire d’une double explosion mardi à l’université d’Alep, dans le nord de la Syrie, est d’au moins 87 morts, a indiqué hier l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (Osdh, basé en Gtande Bretagne) précisant qu’il pourrait atteindre 100 morts, l’identification des corps déchiquetés étant toujours en cours. Selon l’ONG, environ 150 personnes ont été blessées, dont certaines sont dans un état grave. Mardi, l’Osdh avait évoqué un bilan de 83 morts. Les forces syriennes et les rebelles se sont mutuellement accusés du carnage survenu dans une zone contrôlée par le gouvernement. Le fait que l’attentat coïncide avec le début de la période des examens universitaires indique que les explosions «font partie d’un plan visant à faire le plus de victimes possible au sein de l’université», ont affirmé les Comités locaux de coordination (LCC) qui animent la contestation sur le terrain. «L’université d’Alep restera toujours un symbole du soulèvement du peuple syrien», ajoutent les LCC. Ailleurs en Syrie, l’armée a envoyé des renforts dans la localité de Daraya, au sud-ouest de Damas, a indiqué l’Osdh. Ces dernières semaines, de violents combats se sont déroulés à Daraya, l’armée ayant progressé dans cette ville qui avait connu, durant l’été 2012, le massacre le plus sanglant du pays depuis le début du conflit, avec 500 personnes tuées, selon l’Osdh. Dans la nuit de mardi à mercredi, des combats ont éclaté entre les rebelles et les forces du régime dans le quartier de Boustane al-Qasr, contrôlé par les rebelles à Alep, tandis que dans la province de Homs (centre), l’armée menait une offensive à l’artillerie lourde contre les villes de Rastane et de Qoussair, aux mains des rebelles, ajoute l’Osdh. Au moins 60.000 personnes sont mortes en Syrie depuis le début des violences en mars 2011, selon l’ONU. Hier, deux nouveaux attentats suicide à la voiture piégée ont causé la mort de 22 personnes à Idleb, une ville du nord-ouest de la Syrie tenue par les forces gouvernementales, a indiqué l’agence Sana. «Des terroristes en mission suicide ont fait exploser deux voitures piégées dans la ville d’Idleb (…)» Selon une source du gouvernorat, «le premier véhicule a explosé au rond-point Zeraa et le second au carrefour Motlaq, tuant 22 citoyens et faisant 3O blessés», a expliqué l’agence. Sana a ajouté que deux autres voitures piégées, conduites également par des kamikazes, avaient «été détruites sur la route reliant Idleb à Mastoumé, avant qu’elles ne tuent des citoyens et des forces du régime». Pour sa part, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (Osdh) a indiqué que 24 personnes avaient été tuées, en majorité des soldats, dans l’explosion de trois voitures piégées conduites par des kamikazes, qui visaient des véhicules militaires près du siège des services de la sécurité politique, au carrefour Motlaq, à Idleb. Selon le directeur de l’Osdh, Rami Abdel Rahmane, «après la prise de la base de Taftanaz (le 11 janvier), Idleb est désormais le prochain objectif des rebelles». Au plan politique, la presse officielle syrienne a dénoncé hier le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, «valet» du Qatar et de l’Arabie saoudite, et partisan, selon elle, d’une intervention militaire comme solution à la crise en Syrie. «Les Etats-Unis ont annoncé que la solution en Syrie devait être politique, seuls Al-Arabi et les dirigeants de Doha et de Riyadh souhaitent une solution à l’israélienne, c’est-à-dire par la force militaire afin de démanteler l’armée syrienne pour qu’elle devienne incapable de faire face aux plans américano-sionistes», écrit Techrine.