Mohammed VI lâche ses bouledogues
Non content de pomper plus d’un milliards de litres d’essence et de déverser des tonnes de drogue sur le territoire national, le souverain marocain lance ses molosses contre l’Algérie à l’occasion du 14e anniversaire de son accession au Trône.
Fête du trône ou foire du trône? Difficile de faire la différence tant le message royal sordide et fielleux destiné à l’Algérie à travers son agence de presse officielle – sa caisse de résonance- marque un état de fébrilité extrême. Au point de s’apparenter à une salade de macédoine. Une friperie où l’on trouve de tout, mais d’occasion et usé. Comme ces attaques sans cesse renouvelées du Maroc contre l’Algérie. Il indique surtout à quel point le monarque marocain se trouve en manque de… discours (pas de cannabis, Ndlr) d’espoir et d’avenir radieux à vendre à son peuple à l’occasion de la célébration du 14e anniversaire de son accession au trône. Comment pourrait -il en être autrement? Le Royaume est actuellement dans une crise politique sans précédent depuis que l’Istiqlal, seconde force politique a décidé de claquer la porte de la coalition gouvernementale dirigée par les islamistes du PJD depuis leur victoire non moins historique aux élections législatives du 25 novembre 2011. Le secrétaire général de ce parti n’a-t-il pas prédit au chef du gouvernement marocain un sort identique à celui du président égyptien? Hamid Chabat avait dénoncé l’incapacité de Benkirane à prendre «en considération la gravité de la situation économique et sociale» et lui avait, en outre, conseillé de prendre acte de l’éviction de son «frère et ami», Mohamed Morsi. La situation économique est, en effet, préoccupante au Maroc qui compte quelque 33 millions d’habitants alors que le taux de chômage avoisine les 10% de la population active. Une conjoncture qui s’est dégradée avec l’aggravation du déficit budgétaire qui a atteint 17,5 milliards de dirhams à la fin du premier trimestre de 2013 tandis que la dette extérieure brute a connu une envolée de près de 16%, passant de 256,44 Mds de DH à la fin du mois de mars 2012 à 296,72 Mds de DH à la fin du mois de mars 2013, provoquant le report de la mise en oeuvre d’un certain nombre de chantiers d’un montant de 15 Mds de DH. Alors que le FMI a conditionné un prêt de quelque 7 milliards de dollars à des réformes qui doivent laisser sur le carreau des dizaines d’entreprises. Une bombe à retardement. Le Maroc a en principe, d’autres chats à fouetter comme on peut le constater. Incorrigible, c’est à l’Algérie qu’il a choisi de s’en prendre à travers la question du Sahara occidental qui relève de la compétence des Nations unies. Le projet américain de doter la Minurso d’un mécanisme de protection des droits de l’homme a été présenté comme une manoeuvre algérienne alors que son échec a été présenté comme un haut fait d’armes de la diplomatie marocaine qui a versé toutes les larmes de son corps pour qu’il soit retiré. «La diplomatie royale s’est érigée en rempart inexpugnable pour défendre les intérêts de la nation lorsqu’il a fallu barrer la route à une manoeuvre algérienne déguisée maladroitement et insidieusement, en proposition marocaine…» indique toute honte bue, la MAP. Rappelons-nous que l’Algérie avait accueilli avec satisfaction le vote par le Conseil de sécurité de la résolution 2099 et s’est abstenu de tout commentaire. Le DG de la MAP n’est pas rassasié pour autant. Enragé, il change de fusil d’épaule et met en joue la solidité financière de l’Algérie. Les 200 milliards de dollars sur lesquels repose l’économie algérienne et les revenus pétroliers qui assurent au pays la stabilité n’attirent pas que des investisseurs. Ils font aussi des envieux. Le pouvoir marocain en est le spécimen. Le Maroc compense ses déboires économiques par des discours pour donner l’illusion de rattraper la locomotive algérienne qui lui passe devant les yeux. «On ne pouvait exciper ni d’une rente gazière aux dollars impérieux et acides ni de promesses de gros contrats d’armements aussi dérisoires que rémunérant pour les intermédiaires ni d’un budget d’Etat faramineux détourné des causes vitales et essentielles d’un pays appauvri, car spolié de ses richesses», écrit dépité et amer le patron de la MAP qui ajoute: «Les acquis de cette diplomatie royale nous permettent… de gérer pacifiquement l’adversité paroxystique que nous inflige un voisinage irascible, d’élargir notre horizon vers des contrées heureuses». Le train passe et les chiens aboient. Cinq dans les yeux! Quant au peuple marocain, il a droit à plus de justice et moins de misère et non à des paroles creuses basées de surcroît sur des mensonges.