Le gouvernement entend réorganiser les associations religieuses et les mosquées par la loi. C’est l’annonce faite par l’inspecteur général au ministère des Affaires religieuses et des wakfs, Mohamed Aissa qui a indiqué que deux projets de loi sont au niveau du gouvernement, l’un pour réorganiser la création des associations à caractère religieux et l’autre pour réglementer la construction et la hiérarchisation des mosquées.
Le projet de loi relatif aux associations à caractère religieux viendra combler “un vide juridique” parce que ces associations obéissaient à la loi 90-31 de 1990 qui régissait toutes les associations, quel que soit leur caractère, a précisé Mohamed Aissa, invité dimanche de la radio chaîne III, qui a rappelé que sur 96.000 associations agréées à l’échelle nationale, “15.990 sont à caractère religieux”. Les nouvelles dispositions permettront la création de plusieurs types d’associations à caractère religieux, a-t-il dit.
“Les églises relèvent également de la vie associative et les associations à caractère religieux autre que musulman n’étaient pas conformes à la loi”, a-il précisé.
Le deuxième projet de loi déposé au niveau du secrétariat général du gouvernement, comportera des dispositions relatives à la construction et à la hiérarchisation des mosquées, a indiqué Mohamed Aissa. Ce texte vise à mettre la Grande mosquée d’Alger au sommet de la hiérarchie, suivie des mosquées au niveau des wilaya, des dairas, des communes. Au niveau des quartiers, les “moussala” (lieux de prière) seront également organisés.
“L’Ahmedisme cherche à déstabiliser”
A une question relative à “l’apparition en Algérie, ces dernières années, des courants Salafisme, Wahabisme, Chiisme, Ahmedisme ou Takferisme”, Mohamed Aissa a estimé que “la manifestation de ces sectes ne peut être qu’analysée comme une invasion étrangère”. Il a cité en exemple l’Ahmedisme, qui selon lui, est “une secte qui a une complicité avec des forces étrangères, comme le sionisme international”.
Ces sectes visent à “déstabiliser le pouvoir en place, au Maghreb et dans le monde arabe” dans la mesure où “elles tentent de s’organiser en courants politiques”, a-t-il souligné. Au sujet des lieux de prière au niveau des campus universitaires, Mohamed Aissa a confirmé que “ça échappe au contrôle du département des affaires religieuses” alors que, a-t-il précisé, c’est là “où les sectes agissent le plus pour l’endoctrinement des jeunes”. Dans ce sens, il a insisté sur la nécessité d’imposer une autorisation, délivrée par le ministère des Affaires religieuses, pour toute l’invitation d’un prédicateur étranger dans les universités algériennes.