Le général Carter Ham lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’ambassade des Etats-Unis à Alger
Un forum mondial de lutte contre le terrorisme sera créé le 22 septembre à New York et dans lequel l’Algérie conduira les pays du Sahel.
La dissémination des armes libyennes utilisées depuis six mois par la rébellion anti-El Gueddafi inquiète au plus haut point les autorités militaires américaines. Le haut commandant de l’Africom, le général Carter Ham, s’est dit «préoccupé du fait de la prolifération» d’armes en provenance de la Libye. «Le département d’Etat américain a dépêché deux équipes dans plusieurs pays de la région, y compris l’Algérie, afin de trouver les moyens de contrôler la circulation de ces armes et sécuriser la région du Sahel», a révélé le général Carter Ham jeudi dernier, lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’ambassade des Etats-Unis à Alger. Le responsable militaire américain n’a pas donné plus de détails sur la composition de cette équipe ni sur son agenda de travail. Le général Ham, qui a animé cette conférence conjointement avec Mme Shari Villarosa, membre du bureau de coordination antiterroriste du département d’Etat américain, a souligné que le terrorisme et la criminalité demeurent une «inquiétude non seulement des pays de la région mais elle est partagée par tous les pays de la planète», appelant à la conjugaison des efforts de tous les pays pour y faire face. Soulignant le rôle leader que joue l’Algérie dans la région du Sahel en organisant notamment cette conférence internationale contre le terrorisme, le général Ham a particulièrement «insisté sur le terme de partenariat» entre les deux pays tout en soulignant sa satisfaction quant au niveau de coopération entre les forces armées des deux pays. Intervenant sur ce sujet, Shari Villarosa a expliqué l’approche de l’administration Obama dans la lutte contre le terrorisme. «Cela fait longtemps qu’on a reconnu que la puissance militaire n’élimine pas la menace terroriste. Nous travaillons avec le FBI, l’Africom, l’Usaid, le département de la Justice et d’autres structures pour ainsi dire que nous privilégions une approche par les trois D: diplomatie, défense et développement», a déclaré Mme Villarosa annonçant dans le même sillage la création d’un Forum mondial de lutte contre le terrorisme le 22 septembre à New York par un groupe de pays, dont l’Algérie et les Etats-Unis. Dans ce forum, l’Algérie conduira les pays du Sahel. Nouvelle donne pour la région: l’Algérie, qui a été quelque peu isolée dans le conflit libyen, vient de se replacer sur l’échiquier régional et regagner son rôle de partenaire influent dans la lutte contre le terrorisme. Un rôle que lui a reconnu le Haut commandant de l’Africom qui a expliqué par la même occasion que l’image de l’institution qu’il gère est mieux perçue maintenant, aussi bien en Afrique qu’aux Etats-Unis. «Quand le commandement pour l’Afrique a été créé, il y a trois ans, des voix se sont élevées aussi bien en Afrique qu’à Washington, pour dire que nous militarisons le continent africain. Mais depuis ce temps, on a réussi à apaiser toutes ces inquiétudes», a déclaré le général Ham. «Notre travail est basé sur deux principes fondamentaux. Le premier vise à aboutir à une Afrique sécurisée, stable et sans danger, ce qui est important pour le contient lui-même et pour le monde entier. Le second principe, et c’est le plus important, est que nous considérons qu’il appartient aux Africains eux-mêmes de relever les défis qui se posent dans leur pays respectifs et lorsque l’aide de l’Africom est sollicitée, elle sera accordée avec bienveillance», a indiqué le haut commandant de l’Africom réfutant l’idée selon laquelle son organisation est dotée d’un grand budget. D’autre part, le conférencier a répété à plusieurs reprises et en insistant, le fait que son pays ne va pas et ne veut pas créer des bases militaires sur le continent africain. «Nous ne cherchons pas à établir d’autres bases en Afrique à part celle qui existe actuellement à Djibouti», a-t-il dit. M.Ham a indiqué qu’il y a eu à un moment donné des discussions sur la possibilité d’établir le siège de l’Africom sur le continent africain «mais cette éventualité a été abandonnée car, comme tous les autres pays, nous sommes en crise et une base en Afrique serait trop coûteuse pour nous. Nous comptons donc rester en Allemagne pour l’avenir», a justifié le général Carter Ham soulignant que son commandement n’est pas doté d’un grand budget comme il a été rapporté par certains titres de la presse. Interrogé sur la responsabilité de l’intervention militaire des forces de l’Otan dans la situation chaotique en Libye, M Ham a rappelé que la décision prise par les États-Unis ainsi que par ses alliés a «permis de sauver des milliers de civils sous la menace de El Gueddafi qui les a traités de rats». Le général Ham, qui a assisté à la Conférence internationale sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du Sahel à Alger, a affirmé que la sécurité de la région nécessite les meilleurs efforts des pays concernés ainsi que des autres pays.