Les réseaux de drogue et les groupes terroristes sont de plus en plus présents dans les frontières séparant l’axe Algérie-Niger-Libye. Ici, le trafic d’armes et de la drogue dure, notamment de la cocaïne et de l’héroïne se font sentir davantage.
En face, ce sont les armées algérienne et nigérienne qui consolident les efforts, en l’absence de l’armée libyenne, afin de venir à bout des réseaux du mal.En effet, de violents accrochages ont opposé dans la nuit de mardi à mercredi l’armée nigérienne et algérienne à des narcotrafiquants dans le Ténéré, près de la frontière de l’Algérie et de la Libye.
C’est dans cette région du Sahel que l’armée algérienne appuyée par son homologue nigérienne mène depuis la crise libyenne une guerre sans merci contre les narcotrafiquants et les terroristes massivement présents dans le Sud libyen.
Les récents combats entre les deux armées algériennes et nigériennes et les trafiquants de drogue à bord d’une dizaine de véhicules tout-terrain ont duré plusieurs heures. Partis de Dirkou, dans le nord-est du Niger, les renforts en hommes et en matériel sont arrivés dans la zone de combat, le plateau du Djado.
Aucun bilan n’a encore été communiqué jusqu’à présent, toutefois on parle de dizaines de morts parmi les narcotrafiquants.
Ce secteur du Djado et du Manguéni est une zone de prédilection pour les trafiquants de tout genre, un véritable «no man’s land» où pullulent toutes sortes de marchandises prohibées, entre autre armes, drogue, cigarettes, fausse monnaie, sans compter les immigrés clandestins en partance pour l’Europe, via la Libye.
N’ayant pas pu sanctuariser les montagnes de l’Aïr, c’est tout naturellement que ces trafiquants se sont dirigés vers cette zone de la passe de Salvador. Ce n’est pas la première fois depuis la fin de la crise libyenne que des accrochages sont signalés dans cette région, un corridor obligé qu’empruntent à leurs risques et périls trafiquants et islamistes armés en direction du sud de la Libye ou dans le sens inverse, vers le Niger, l’Algérie et le Mali.
Une zone qui leur permet d’échapper plus facilement aux armées frontalières du Niger, de la Libye et même de l’Algérie et de livrer leurs marchandises dans le Sud libyen. En plus de cette vaste activité des réseaux de drogue, les groupes terroristes, eux, sont également très actifs. Ici, c’est plutôt la présence des groupes armés affiliés à Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) qui commencent à s’installer tout doucement.
Cas de figure flagrant de cette présence, l’attaque sanglante ayant ciblé, le 16 janvier dernier, le site gazier de Tiguentourine à In Amenas a été planifié et a débuté à partir du sol libyen. Pis, le commando appartenant à la phalange des «Signataires par le sang» et le Mujao a infiltré le territoire algérien à partir de la Libye.
Ce qui prouve, encore une fois, la présence massive des terroristes sur la partie libyenne. Une menace contre laquelle l’Armée nationale populaire (ANP) a pris des mesures urgentes en renforçant la présence de ses troupes au niveau des frontières avec la Libye mais aussi avec le Niger. En, chiffres, plus de 5000 soldats de l’ANP quadrillent et surveillent les frontières Sud-est et Sud.
L. I.