La saison de la pêche au thon rouge va débuter en mai prochain. Le ministère de la pêche et des ressources halieutiques commence à préparer la campagne avec les thoniers nationaux, désormais les seuls à pouvoir pêcher le quota algérien de 243 tonnes attribué par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) en novembre dernier, alors qu’ils n’ont pas pu pêcher la totalité du quota de 138 tonnes attribué l’année dernière. Un vrai défi pour le secteur de la pêche en 2013.
Le ministère de la Pêche et des ressources halieutique a lancé un appel aux armateurs, disposant de thoniers battant pavillon algérien et armés pour la pêche au thon rouge, pour les inviter à se préparer la campagne de pêche au titre de l’année 2013. A travers une campagne publicitaire, le ministère les invite à se manifester avant le 26 février, en précisant les conditions d’accès à cette campagne.
Les armateurs doivent fournir certaines informations, concernant notamment l’embarcation et le matériel utilisé. Ils doivent accomplir cette procédure pour participer à la campagne de pêche au thon rouge, qui aura lieu du 15 mai au 15 juin. Ces informations permettront au ministère de passer en revue les capacités nationales de pêche au thon rouge.
Le ministère rappelle également les restrictions concernant les navires étrangers, soulignant notamment que « les opérations de pêche conjointe au thon rouge avec des navires battant pavillon étranger dans les eaux sous juridiction nationale sont interdites ».
L’Algérie qui a vu son quota de pêche au thon rouge augmenté, lors de la dernière réunion extraordinaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA), qui s’est déroulée à Agadir (Maroc) en novembre dernier. Ce quota est passé de 138 tonnes à 243 tonnes. Mais même ce faible quota de l’an dernier n’avait pu être pêché, faute de navires.
Selon Hocine Bellout, président du Comité national des marins-pêcheurs, « l’Algérie ne dispose d’aucun navire thonier digne de ce nom ». « Le thonier est un navire à haute technologie, dont le prix de 2,15 milliards de dinars dissuade les plus téméraires des pêcheurs qui veulent investir dans la pêche d’un poisson migrateur pendant une courte période», a-t-il déclaré à Maghreb Emergent.
Nouveau quota, mais pas de nouveaux navires
Ces propos tranchent avec ceux d’un responsable au sein du ministère de la Pêche, M. Kamel Neghli, qui avait annoncé en décembre 2012 que « cinq thoniers seront engagés pour exploiter notre quota ». « Nous avons les capacités de le faire », avait affirmé M. Neghli.
La CICTA avait réduit le quota de l’Algérie de 680 tonnes à 138 tonnes en 2010 pour « incapacité » à pêcher la totalité du quota attribué pour la campagne de pêche de 2009. Avant 2010, l’Algérie faisait appel aux thoniers étrangers pour pêcher son quota. Elle avait décidé, en mai 2010, de réserver la pêche au thon rouge aux seuls nationaux dans les eaux sous juridiction algérienne. Une décision prise dans le cadre de l’injonction faite par la CICTA aux pays concernés de n’utiliser que les moyens «nationaux ». Depuis, l’Algérie n’est plus en mesure de pêcher son quota, même réduit. Elle n’a pêché que 69 des 138 tonnes qui lui sont allouées pour la campagne de 2011.
L’Algérie a obtenu un relèvement de son quota pour 2013 de cinq tonnes, en plus d’une allocation supplémentaire de 100 tonnes comme « indemnisation » du « tort » causé en 2010 par la décision de la CICTA de baisser « brutalement » son quota.