Les APC sont concernées: Grève de trois jours à partir de demain

Les APC sont concernées: Grève de trois jours à partir de demain

Le personnel des collectivités locales est déterminé à observer trois jours de grève chaque mois jusqu’à satisfaction de ses revendications.

Le front social renoue avec la contestation. Plusieurs actions sont prévues en ce début d’année 2017 qui s’annonce déjà houleux sous les dispositions de la loi de finances. Les collectivités locales seront gelées par une grève générale de trois jours, et ce, à partir de demain jusqu’à mercredi prochain. La Fédération des collectivités locales (FCL), affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) a donc décidé de reconduire les grèves cycliques pour la deuxième année consécutive pour non-satisfaction des revendications socioprofessionnelles.

Le syndicat a dénoncé les atteintes aux libertés syndicales enregistrées quotidiennement, la dégradation du pouvoir d’achat des communaux, la précarité de l’emploi qui s’installe de plus en plus dans les communes par le recours abusif aux recrutements précaires dans le cadre du pré-emploi, de l’emploi de jeunes, etc.

Les syndicalistes ont protesté contre la non-satisfaction de la plateforme de revendications des travailleurs communaux à savoir le respect des libertés syndicales et le droit de grève, la réintégration de tous les syndicalistes licenciés et suspendus arbitrairement, l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs communaux, l’ouverture des négociations sur le projet du statut et le régime indemnitaire des travailleurs communaux et pour l’élaboration de toute la réglementation relative au monde du travail, la révision du statut particulier des corps communs, des ouvriers professionnels, des conducteurs et des gardiens, la révision du projet de Code du travail selon les amendements apportés par les experts du département code du travail du Bureau international du travail (BIT), l’intégration en priorité de tous les contractuels et vacataires en poste, l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 90-11, ainsi que le maintien du régime de la retraite sans condition d’âge.

«Les collectivités locales sont dépourvues de moyens alors qu’elles constituent un noyau essentiel du développement», soutient un responsable des moyens généraux au niveau d’une commune de Boghni dans la wilaya de Tizi Ouzou. Selon lui, les collectivités locales ne sont plus en mesure de faire face seule à la situation loin de l’aide de l’Etat. Vu le recul des ressources financières et dans le cadre de la restriction des dépenses de l’Etat, le gouvernement a décidé de ne plus venir à la rescousse des collectivités locales.

Celles-ci sont appelées à développer des projets et à chercher d’autres sources de financements pour payer leurs charges, ce qui n’est pas une chose facile. Les responsables locaux souffrent toujours du manque de pouvoir de décision. Ces derniers sont obligés d’avoir l’accord du wali pour toutes opérations ou même un simple projet. Notre source reconnaît que le dispositif de filet social a accablé davantage les collectivités locales.

Le personnel des collectivités locales est déterminé à observer trois jours de grève chaque mois pour forcer la main aux pouvoirs publics. La santé et l’éducation haussent le ton également. Les syndicats autonomes de l’éducation, de la santé, de l’administration et d’autres secteurs ont annoncé, dans un communiqué publié dimanche dernier, de nouvelles actions de protestation à partir du 28 janvier prochain.

Des sit-in régionaux seront organisés devant les sièges des wilayas à travers le territoire national pour exiger le retrait du projet de loi sur la retraite et l’amélioration des conditions de travail. Les syndicats autonomes affirment qu’ils restent attachés à leurs revendications dont l’annulation de la nouvelle loi sur la retraite et la protection du pouvoir d’achat de tous les travailleurs.

La décision prise par le chef de l’Etat portant sur le maintien du départ à la retraite sans condition d’âge pendant deux ans n’a pas soulagé les syndicats qui revendiquent la préservation des acquis sociaux. Certes, l’appel anonyme à la grève n’a pas été suivi à travers tout le territoire national à l’exception de Béjaïa et de Bouira, il n’en demeure pas moins que cela ne signifie pas que tout est rentré dans l’ordre. L’année 2017 promet d’être riche en matière de contestation.