Les APC laissent les établissements scolaires se dégrader, Les écoles primaires en ruine

Les APC laissent les établissements scolaires se dégrader, Les écoles primaires en ruine

Pourquoi les écoles primaires du pays sont-elles en constante dégradation ? Pourquoi cet acquis révolutionnaire qui a permis d’alphabétiser les enfants des coins les plus enclavés du pays est-il quasiment en ruine ?

Il semblerait que les APC qui en ont la charge se sont passé le mot depuis des décennies pour laisser les établissements scolaires à l’abandon… Qu’attend le ministère de l’Education pour les récupérer avant qu’il ne soit trop tard ? Au sein des associations des parents d’élèves, le constat est alarmant.

Pas une école sur le territoire national ne bénéficie apparemment de l’attention que mérite l’école primaire, premier espace fréquenté par les citoyens en herbe qui auront à défendre les intérêts de l’Algérie par le savoir.

Les APC n’attribuent que de minces enveloppes à la maintenance des établissements scolaires sur deux chapitres bien limités, celui de la fourniture en mazout pour les classes pas encore raccordées au gaz de ville et celui de la fourniture du petit matériel scolaire et de papeterie. Insuffisant !

A L’ABANDON…

Portes cassées et chauffages en panne, en ce mois de décembre. Fenêtres sans vitres et toits souvent infiltrés par les eaux de pluie, murs sales, interrupteurs arrachés, néons pendant aux plafonds… Les sanitaires sont souvent délabrés et très sales.

Les écoles anciennes ou plus récentes que nous avons visitées se dégradent sans que les directeurs qui les administrent puissent réagir. A titre d’exemple, ce chef d’établissement d’une école du centre du pays, à quelques encâblures d’Alger, qui nous montre combien de correspondances il a adressées au P/APC de sa commune sans que ce dernier daigne intervenir ou lui répondre.

Pis encore, le chef de l’établissement qui s’occupe, en plus de la pédagogie, de la gestion de la cantine déplore que l’APC ne lui fournisse pas avec assez de régularité les citernes d’eau nécessaires à la préparation des repas. Ainsi, la cantine a-t-elle servi, à plusieurs reprises ces derniers jours, un menu froid à des enfants dont certains sont déjà transis par la basse température des classes sans chauffage. Une honte, presque un crime quand on connaît les moyens financiers alloués au secteur de l’Education.

RENDRE LES ÉCOLES À L’EDUCATION

Mais pourquoi le secteur stratégique de l’Education donne-t-il en sous-traitance l’entretien de ses écoles primaires à des élus dont la grande majorité n’a aucune considération pour l’école ou le savoir en général ?

Pourquoi compter sur les APC alors que leurs budgets ne permettent pas l’investissement dans la rénovation continue des écoles ? Paradoxalement, on constate même, dans plusieurs wilayas, que des Assemblées populaires communales n’ont pas consommé les enveloppes réservées aux écoles et perdent des reliquats qui retournent au Trésor public faute de les avoir dépensés à temps.

Une gestion catastrophique qui devrait conduire les directions de l’éducation à reprendre en main les établissements scolaires comme elles assurent l’entretien et l’équipement des CEM et lycées.

Cela allègerait la charge de travail des APC qui ont assez de mal à gérer leurs plans de développement et à accompagner les projets communaux ou sectoriels.

Il y a quelques années, quand le vent était à la réforme radicale, des voix autorisées ont fait croire à cette solution, mais les écoles primaires demeurent, aujourd’hui, otages de la mauvaise gestion des APC, au risque de perdre bientôt un patrimoine immobilier si chèrement acquis au fil des années en faveur de l’école pour tous en Algérie.

Une école publique gratuite et généreuse qui a permis aux responsables actuels du secteur de s’instruire et d’occuper des postes prestigieux. S’en souviennent-ils ?

Nordine Mzalla