Alors qu’il est nécessaire, voire obligatoire, le bilan est occulté bizarrement des débats durant la campagne électorale.
Tout le monde l’aura remarqué. Depuis l’ouverture de la campagne électorale, rares sont les élus qui ont fait honneur à leur statut, en présentant, au terme de leur mandat, le bilan moral et financier de leur APC. Adeptes de «on efface tout et on recommence», les candidats en lice, font fi des bilans, n’évoquant durant cette campagne que le prochain mandat et les projets utopiques qu’ils comptent réaliser s’ils étaient réélus. Comme si c’était pour la première fois qu’ils sollicitaient un mandat et que le premier, le deuxième ou le troisième parfois qu’ils avaient effectués jusqu’ici ne comptaient pas.
On se souvient encore de cette boutade imputée à un ancien maire qui aurait confié que le premier mandat, il l’avait consacré entièrement au service de sa famille et ses proches et que le second, il le dédierait à la commune et à ses habitants. Mettant en garde les habitants, le maire sortant aurait sommé les électeurs de voter pour lui pour empêcher qu’un autre fasse exactement la même chose, c’est-à-dire qu’il utilise son premier mandat à des fins personnelles.
En panne d’imagination et d’idées porteuses susceptibles d’intéresser les électeurs et les électrices et d’influencer leur choix, de nombreux candidats n’hésitent pas à recourir à la langue de bois, en promettant qu’ils vont régler tous les problèmes de la commune pour peu que les gens leur fassent confiance et votent pour eux. Ne maîtrisant ni la langue arabe, ni le français, d’autres tentent de se dédouaner en tenant des discours haineux contre l’Etat qu’ils accusent de tous les maux.
D’autres encore utilisent la fibre sensible du logement et de l’emploi pour tenter de séduire les électeurs et les pousser à opter pour leur parti. Ils ne parlent jamais de leur bilan à la tête des APC et des problèmes de gestion, alors que tout le monde sait que bon nombre d’entre eux ont été relevés de leurs fonctions pour cause de mauvaise gestion.
Certains ont même été traduits devant les tribunaux au terme d’enquêtes qui n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Alors que l’Etat a promulgué de nouveaux textes de loi pour éradiquer certains fléaux, tels la corruption et le népotisme, des agents véreux profitent de la détresse des citoyens et de la crise du logement pour extorquer de l’argent aux demandeurs. D’ailleurs, on s’interroge pourquoi ce ne sont que les fonctionnaires des APC qui sont suspectés souvent et rarement les élus… A croire qu’ils seraient protégés ou que la dépénalisation de l’acte de gestion les a libérés et encouragés.
