Les anciens salafistes intensifient les efforts de réconciliation en Algérie

Les anciens salafistes intensifient les efforts de réconciliation en Algérie

Un groupe de salafistes dirigés par l’ancien émir du Groupe salafiste pour le prêche et le combat (GSPC), Hassan Hattab, a appelé les sheikhs, les imams et les étudiants de la charia à soutenir une initiative qu’ils ont lancée pour inciter les terroristes à se repentir.

Dans cet appel [écouter en arabe], diffusé par la radio algérienne le 8 septembre, Hattab demande aux autorités et aux intellectuels religieux de contribuer à l’arrêt de la violence et de soutenir les efforts de paix en Algérie.

Cette nouvelle initiative, baptisée « Appel à la trêve, à la paix et à la réconciliation », a été signée par un certain nombre d’émirs et de fondateurs de groupes armés en Algérie.

Ensemble, ils ont publié un communiqué adressé aux combattants, leur demandant d’adopter une « trêve définitive » et de participer à l’effort de paix et de réconciliation nationale.

Cette nouvelle initiative, dont une copie a été envoyée aux autorités publiques, a reçu l’aval d’une centaine de responsables religieux et de personnalités islamiques dans les pays arabes et musulmans, qui bénéficient d’une bonne réputation et d’une forte influence au sein de la mouvance islamiste.

Dans cette nouvelle initiative, Hattab a inclus d’anciens émirs et fondateurs de groupes armés et de célèbres personnalités islamiques, comme Hachemi Sahnouni, l’ancien khatib de la mosquée al-Sunna de Bab El Oued et membre fondateur du Front islamique du salut, aujourd’hui interdit, et Abd El Fattah Zeraoui Hamadache, directeur général du site web Mirath al-Sunna.

Cette initiative a également bénéficié du soutien de Chérif Saïd, chef du comité médical du GSPC, membre de son comité de la charia et ancien membre du sénat du GSPC, Sheikh Madi Abderrahman (alias Abou Hadjer), un célèbre prédicateur et membre fondateur du Groupe islamique armé (GIA), Khattab Mourad, fondateur du GSPC, membre du sénat du GSPC et ancien chef du comité des médias du GSPC, et Benmessaoud Abdelkader, émir du 9ème district du GSPC, qui s’était rendu aux autorités il y a plus de trois ans.

Ce communiqué, publié par d’anciens leaders du GSPC, demande aux sheikhs, aux imams, aux étudiants de la charia et aux penseurs philosophes de la société civile d’apporter leur soutien à cette initiative, dont le but est d’éteindre le feu de la fitna en Algérie, un moyen qu’ils estiment être « le seul pour sortir de la crise sanglante qui a secoué l’Algérie ».

Ces responsables ont souligné la nécessité pour « les sheikhs de soutenir cette initiative et d’y participer légalement, afin qu’elle puisse être un pilier dans cet effort de réconciliation ».

Dans son communiqué, le groupe désigne également un certain nombre d’intellectuels appelés à soutenir cette initiative, affirmant que leur « initiative vise à épargner le sang des Musulmans en Algérie »

Les signataires poursuivent en s’adressant à ceux qui participent à l’action armée.

« Arrêtez le bruit des armes et donnez à la paix et à la réconciliation une chance dans les pays de l’Islam et en Algérie. Décrétez une trêve de la charia au cours de laquelle vous étudierez avec d’autres intellectuels, prédicateurs et réformateurs le destin de l’Islam en Algérie. »

Adha Felahi, conseiller auprès du ministre des Affaires religieuses, a confirmé à Magharebia que le ministère tentait depuis des années d’impliquer les imams dans le rejet de la violence et la confrontation de l’idéologie extrémiste.

« Le ministère n’a pas attendu l’appel de Hattab pour agir. Depuis le lancement du processus de réconciliation nationale, il a commencé à impliquer les prédicateurs pour répondre aux fatwas takfiristes et aux voix qui appellent à la violence au nom de la religion. »

Il a ajouté que « les imams s’attachent, lors des prières du vendredi et lors de différents cours religieux dans les mosquées, à appeler à la tolérance, à la paix, au rejet de la violence et à répondre à l’idéologie des Kharijites ».

Le ministère utilise également différentes plateformes médiatiques comme la télévision et Radio Coran pour lutter contre le courant takfiriste et les fatwas qui prônent la violence et l’extrémisme.

« Les superviseurs qui dirigent la section des fatwas sur le site web du ministère répondent aux fatwas et aux opinions religieuses qui soutiennent et justifient la violence », a expliqué Felahi, soulignant que l’utilisation de l’Internet vise à « faire passer le message aux combattants dans les montagnes qui utilisent cet outil », confirmant que cette mesure avait déjà donné des résultats positifs.