Les Américains enquêtent sur 200 islamistes capturés au Nord-Mali : des Algériens entre les mains des limiers de la CIA

Les Américains enquêtent sur 200 islamistes capturés au Nord-Mali : des Algériens entre les mains des limiers de la CIA

Des enquêteurs de la CIA ont commencé à enquêter sur plus de 200 jeunes islamistes capturés à Gao, Tombouctou, Kidal, Tessalit et Douentza, selon l’agence mauritanienne Wana, dont les reporters travaillent directement au Nord-Mali.

Les troupes françaises, appuyées par des troupes maliennes et africaines, avaient arrêté,  au cours de leur avancée dans les villes du Nord, des dizaines de jeunes qui pouvaient présenter un « profil » pro-djihadiste, ou qui pourraient avoir des informations susceptibles d’être « exploitées» par les agents de renseignement occidentaux.
Wana, qui s’appuie aussi sur des déclarations de responsables locaux de la sécurité, précise que ces dizaines de jeunes salafistes emprisonnés dans des prisons gérés actuellement par des soldats maliens et africains, sous contrôle français, sont soumis à une période dite d’ « exploitation », avant d’être soit relâchés, soit définitivement inculpés et incarcérés.   Pour Wana, il s’agit de près de 200 prisonniers qui sont accusés d’être affiliés, peu ou prou, aux groupes armés qui occupaient le Nord-Mali, comme Al Qaida au Maghreb islamique, Ansar Eddine et la Djamaât Tawhid wal Djihad en Afrique de l’Ouest, communément appelée le Mujao.
La même source précise qu’il s’agit souvent de sous-fifres. Les rares responsables trouvés dans le lot des prisonniers ont été « acheminés vers Bamako ou vers des prisons secrètes » où ils seront placés sous la responsabilité directe des renseignements français.
Aucune source n’a divulgué la nationalité des jeunes capturés, mais on devine aisément qu’il s’agit surtout de Maliens du nord, des Touareg, des Arabes Berabiches, des Mauritaniens et des Algériens. Ceux-ci ne sont pas majoritaires dans les groupes armés, mais on sait qu’ils sont présents dans AQMI et le Mujao.
De toute évidence, le travail de la Centrale Intelligence Agency consistera à trouver les relations extérieures de ces groupes, leurs pourvoyeurs en armes, leurs fiefs, leurs chefs, leurs itinéraires et leurs objectifs hors Mali. Cette période d’ « exploitation » sera certainement aussi «mise à profit, comme de tradition, pour monnayer, infiltrer, manipuler et tenter de toucher le cœur de la nébuleuse avec ses propres agents.
D’autres sources affirment que Français et Américains restent surtout intéressés par les « têtes d’affiche », les principaux chefs des groupes armés. Des chefs comme Abou Zeid Abdelhamid, Mokhtar Mohamed Belmokhtar, Iyag Ag Ghali, Mohamed Ould Bouamama « Senda », Omar Ould Hamaha et Yahia Abou al-Houmam présentent un intérêt particulier, et tous les moyens sont bons pour extorquer des informations « utiles » pouvant mener jusqu’à eux.
Fayçal Oukaci