Le Baromètre arabe, un réseau de recherche indépendant qui évalue les orientations et les valeurs sociales, politiques et économiques des citoyens à travers le monde arabe, a publié son dernier rapport qui revient sur la tendance de migration internationale dans certains pays arabes, dont l’Algérie.
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Selon le rapport, il y a une tendance baissière chez les Algériens en ce qui concerne leur désir d’émigrer vers une autre destination en dehors du pays natal. Le rapport prend en considération l’intervalle entre 2006 et 2022. Bien qu’il y ait eu une légère hausse en 2019 pendant le hirak, la tendance est revenue à la baisse.
L’Algérie figure comme un des pays de la région qui alimente le plus les mouvements migratoires vers l’étranger, vers l’Europe généralement. Le pays se positionne aussi comme un hub pour les immigrés clandestins qui entament leur périple depuis les pays subsahariens.
Les diplômés restent à l’affut
Bien que d’après le rapport la tendance générale est à «l’abandon» quand il s’agit d’immigrer, chez les diplômés, la tentation reste plus forte.
Selon le chercheur-sociologue, Mohamed-Saïb Musette, ce fait concerne les garçons (56%) ainsi que les filles (44%). Les données rapportent que c’est les diplômés de l’enseignement supérieur, possédant soin un diplôme de License ou bien Master, qui restent les plus enclins à quitter l’Algérie.
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D’après l’étude, l’Algérie se classe au 7ème rang des pays où les diplômés universitaires souhaitent partir travailler à l’étranger. Ces derniers peuvent cependant se heurter à plusieurs contraintes. Le rapport indique que trois principales raisons font que certains Algériens renoncent à leur projet de migration. La première est liée à la religion et notamment en raison de la montée de l’islamophobie en Europe. Ils craignent d’être stigmatisés en Occident.
La deuxième raison concerne le statut social, car la distribution de logements ces dernières années a incité les candidats potentiels à la migration à choisir la stabilité pour construire leur vie en Algérie. Enfin, la troisième raison, qui s’applique notamment aux diplômés, est la peur de perdre leur statut et leur qualification sur le marché du travail s’ils migrent.