Les supporteurs algériens se retrouvent autour de leur sélection malgré l’élimination
Malgré la défaite, les Algériens ont retrouvé « beaucoup de confiance »
« Si on diffuse le match ? Vous plaisantez ! On ferme, c’est trop chaud », nous informe le serveur du pourtant bien nommé Bar des Sports. Il n’est pas le seul, plusieurs boutiques et troquets de Barbès qui redoutent des débordements ont décidé de tirer le rideau avant le début de la rencontre.
Au Café de la Pointe Lafayette, situé du côté de la place Jean-Jaurès, l’ambiance est plus sereine. Les supporteurs algériens réunis ici arborent les couleurs du pays mais se montrent plus concernés par le ballon rond que par les rodéos en ville. Par leur pays d’origine aussi. A l’instant où retentit l’hymne national, certains fredonnent les paroles du bout des lèvres, discrètement, sans en rajouter.
« Peu importe le résultat »
« Peu importe le résulat de ce match, nous sommes très fiers de cette équipe. L’Algérie a connu tellement de problèmes ces dernières années. Cela nous fait du bien, on en a besoin. Nos joueurs ont retrouvé beaucoup de confiance et nous avec », explique Hamid, 45 ans. En l’écoutant, on ne peut s’empêcher de penser au sort de notre équipe nationale.
Qu’avons-nous perdu, nous Français, en subissant les frasques de nos stars tricolores ? De la confiance ? De la cohésion ? « Aujourd’hui, il y a 35 millions d’Algériens derrière cette équipe qui est composée à 80 % de joueurs kabyles. Quand il s’agit de football, on laisse tomber nos divisions politiques. Il n’y a plus d’Arabes d’un côté et de Berbères de l’autre », poursuit Hamid. Pendant qu’il parle, la centaine de personnes qui assiègent le bar réagissent avec passion au cours du match, applaudissent à quelques belles actions rondement menées. Pas une insulte, pas un seul gros mot à l’encontre de l’adversaire ou de l’arbitre. Tous demeures dignes, bien que totalement absorbés par la rencontre. « Il nous manque un avant-centre », juge Karim, drapé dans un drapeau algérien. Pourquoi ne pas prendre Anelka, propose un client en plaisantant ? « Anelka ! réagit Karim, il n’a pas sa place chez nous. Il nous manque un Zizou, un vrai Zizou. »