Les algériens spoliés de leurs terres au maroc Les propriétaires appellent Rabat à la raison

Les algériens spoliés de leurs terres au maroc Les propriétaires appellent Rabat à la raison

Encouragés par la récente initiative du secrétaire d’État chargé de la communauté algérienne à l’étranger, qui avait interpellé son homologue marocain lors de son séjour à Casablanca, les propriétaires algériens des terres agricoles confisquées appellent Rabat à faire preuve de justice en leur restituant leurs biens et en les indemnisant pour la non-jouissance durant toutes ces années.

Une source proche des familles algériennes, victimes des abus des autorités marocaines, qui les avaient dépossédées de leurs terres agricoles dans le cadre de mesures de représailles contre l’Algérie en raison particulièrement du conflit du Sahara occidental, nous a affirmé que les concernés lancent un appel au Maroc afin qu’il fasse preuve de raison en les rétablissant dans leurs droits pour le grand bien des relations entre les deux pays.

En effet, notre source souligne que les propriétaires algériens estiment qu’il est “certain que la résolution de ce problème, dont la dimension humaine est aussi importante que ses dimensions politiques et économiques, ne manquera pas d’influer, voire de déclencher une dynamique où la fraternité et l’unité maghrébine ne seront pas de vains mots”.

Cet appel intervient à la suite de la dernière visite effectuée au Maroc par Halim Benatallah, secrétaire d’État algérien chargé de la Communauté nationale à l’étranger, qui avait officiellement demandé à son homologue marocain de prendre en charge le dossier des terres agricoles algériennes spoliées au Maroc, afin que les victimes soient indemnisées. Ainsi, ces derniers “ont accueilli avec une grande satisfaction les dernières déclarations du gouvernement algérien par la voix de Halim Benatallah, le secrétaire

d’État chargé de la Communauté nationale à l’étranger”. “Ils sont convaincus que sa déclaration concernant les biens spoliés des Algériens, lors de sa dernière visite au Maroc est l’expression des orientations et l’attention particulière et soutenue du chef de l’État, M. Abdelaziz Bouteflika.”

À partir de cet événement, les contacts se sont multipliés entre les propriétaires touchés par les spoliations, qui s’accordent sur leurs revendications en mettant en exergue les deux véritables problèmes qu’il faut solutionner. Ainsi, “les Algériens tiennent expressément à la récupération de leurs biens et voudraient continuer à pouvoir vivre et exploiter leurs propriétés dans le respect des lois de ce pays frère”, affirme notre source. Elle précisera qu’ “à ce titre, ils font remarquer que le choix d’une simple indemnisation équivaudrait à l’officialisation d’un véritable divorce entre les peuples frères d’Algérie et du Maroc. Ce serait un fâcheux précédent qui ne manquera pas d’influer négativement sur le développement des futures relations bilatérales que tous souhaitent apaisées, confiantes, mutuellement bénéfiques et, en un mot, fraternelles”.

En outre, les propriétaires spoliés estiment que “de plus, la nécessité de tourner cette page appelle au rétablissement de tous leurs droits et également à une juste et rapide indemnisation correspondant à la non-jouissance de leurs biens depuis leur confiscation à ce jour”. La balle est donc dans le camp du gouvernement marocain, qui a bafoué tous les accords et traités signés entre les deux États, qui accordent les mêmes droits et devoirs aux ressortissants des deux pays, quelle que soit la partie de la frontière où ils se trouvent.

Trouver une solution à cette affaire, qui n’a que trop duré, est considérée par les familles algériennes concernées comme un devoir pour les autorités marocaines, qui ont indemnisé les propriétaires européens et d’autres nationalités touchés par la même mesure, sans pour autant accorder la même attention aux Algériens.

Ceci dit, ce dossier constitue

une des entraves importantes à

une normalisation algéro-marocaine, qui tarde à se concrétiser parce

que Rabat refuse la proposition

algérienne de s’asseoir autour d’une table et de traiter l’ensemble des contentieux existant entre les deux parties.