Les Algériens se rendent aujourd’hui aux urnes pour élire leurs députés,L’heure de vérité

Les Algériens se rendent aujourd’hui aux urnes pour élire leurs députés,L’heure de vérité
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C’est le jour J pour les 44 partis politiques et près de 200 listes indépendantes en lice pour les 462 sièges de l’Assemblée populaire nationale. Si ces élections annoncent la fin «normale» d’une législature, la 6e, considérée comme la pire depuis l’avènement du multipartisme, elles interviennent cependant dans un contexte particulier tant au plan national que régional et international.

Pour retracer ce contexte, il faut remonter au mois de janvier 2011 et même avant avec le début de ce qui est appelé le printemps arabe et «ses» résultats que l’on sait désormais.

Après les émeutes dites du sucre et de l’huile et les différentes marches réprimées, les pouvoirs publics ont pris les devants pour répondre aux doléances des citoyens. Dès le 15 avril, le chef de l’Etat, à travers un discours à la nation, a promis de vastes réformes qui se sont soldées, après une large consultation avec la quasi-totalité des forces politiques et de la société civile, par l’adoption d’une dizaine de lois dont celles relatives aux partis politiques et à la représentation de la femme au sein des assemblées élues.

Dans la foulée, le président de la République a promis l’organisation des élections législatives, et l’assemblée qui en sera issue aura la lourde tâche de procéder à la révision de la Constitution.

Alors que la scène régionale continuait à vivre les révoltes dont certaines comme en Syrie se poursuivent encore, l’Algérie procédait «par étape» pour aboutir au «changement» pacifique que réclament aujourd’hui plusieurs partis. Une fois la loi sur les partis adoptée, le ministère de l’Intérieur,

qui a pendant longtemps «fermé» la porte aux partis, a agréé plus d’une vingtaine de nouvelles formations politiques qui participent à l’élection d’aujourd’hui aux côtés des partis traditionnels. L’on notera dans ce cadre le retour du Front des forces socialistes (FFS) qui s’est engagé dans la course après plusieurs boycotts successifs, et l’appel de son frère ennemi, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) au boycott, après avoir conditionné dans un premier temps sa participation aux législatives par la présence massive d’observateurs étrangers.

Le MSP, qui a claqué la porte de l’Alliance présidentielle dans le sillage des victoires islamistes dans la région (Tunisie, Maroc…), s’est allié avec deux autres partis islamistes (En Nahda et El Islah) pour lancer l’Alliance verte. Pour afficher leur bonne volonté, les pouvoirs publics n’ont cessé tout au long de ce «processus» d’assurer que les élections seront libres et transparentes. S’est alors mise en branle une batterie de mesures pour ce faire.

Le président de la République a affirmé en février que «les dispositifs législatifs et réglementaires majeurs nécessaires pour l’organisation des prochaines élections législatives sont désormais en place. Il a ensuite convoqué le corps électoral et l’on note qu’à l’occasion, le nombre de sièges à l’APN, qui était de 389, a été porté à 462, soit une augmentation de 73 sièges.

Entre autres mesures, la révision exceptionnelle des listes électorales et la confection d’urnes transparentes. Cela sans oublier l’installation, conformément à la nouvelle loi électorale, de deux commissions de surveillance des élections et l’invitation de près de 500 observateurs étrangers (UE, ONU, Union africaine…).

Ainsi durant la campagne électorale qui s’est achevée le 6 mai, la quasi-totalité des partis ont appelé à un vote «massif». Plusieurs «irrégularités» ont néanmoins été signalées et les instances concernées saisies. Le président de la République a, dans chacune de ses sorties, souligné le caractère «décisif» de l’élection, et a appelé le peuple algérien à «relever le défi». Sera-t-il entendu ? Réponse aujourd’hui.

S. M