Les Algériens réclament la peine de mort pour les kidnappeurs d’enfants

Les Algériens réclament la peine de mort pour les kidnappeurs d’enfants
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Des voix se sont élevées pour demander l’application de la peine de mort dans le sillage de l’indignation soulevée par l’enlèvement brutal et le meurtre d’une petite fille en Algérie.

Chaïma Yousfi, âgée de 8 ans, regardait des dessins animés il y a une quinzaine de jours lorsque quelqu’un a frappé à la porte de la maison habitée par sa famille à Zeralda, à l’ouest d’Alger. Son corps a été retrouvé, deux jours après, dans un cimetière de Mahelma, suscitant un tollé général au sein de la population qui réclame de plus fortes sanctions dans le cas de crimes commis contre des enfants.

En comptant Chaïma, ce sont 36 enfants qui ont été enlevés l’année dernière. Quelque mille enfants ont été enlevés au cours de la dernière décennie.

Cette affaire a plongé le pays dans l’émoi, faisant ressurgir le débat autour de la peine de mort en Algérie.

LG Algérie

« Dans les cas d’enlèvements d’enfants suivis d’agressions sexuelles et d’assassinats, la peine de mort doit être maintenue car dans ce genre de situation, c’est la société qui est ébranlée et ce sont ses fondements qui sont touchés », a déclaré le 24 décembre à la radio nationale Mohamed Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (FOREM).

« L’enlèvement d’un enfant est à chaque fois une disparition de trop », a-t-il ajouté.

Khiati a également proposé l’instauration d’un système d’alerte.

« On ne peut plus attendre des heures pour mettre en place des dispositifs de recherches. On sait que la plupart des études publiées dans des pays occidentaux démontrent que tout se joue durant les trois heures qui suivent l’enlèvement », a expliqué le président du FOREM.

Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, a appelé à « la conjugaison de tous les efforts pour combattre le phénomène des enlèvements ».

« L’Etat frappera d’une main de fer », a affirmé la ministre le 23 décembre.

Elle a souligné que les corps de sécurité et la justice à l’échelle nationale ne ménageront aucun effort dans l’accomplissement de leur mission pour la mise hors d’état de nuire de ces groupes qui font du chantage aux familles.

Le bureau du procureur général a, lui aussi, réagi à la tragédie de la petite Chaïma, promettant que la justice poursuivra les auteurs de ce crime brutal et que la loi sera appliquée à la lettre.

Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour le promotion et la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), a quant à lui proposé un durcissement des sanctions pénales.

« Le pays a fortement besoin d’une loi sur la récidive », a souligné ce haut responsable algérien des droits de l’Homme.

Les Algériens, choqués par le sort réservé à Chaïma par son ravisseur, ont lancé une campagne sur l’internet pour exiger l’application de la peine de mort.

Le message « Je suis pour le rétablissement de la peine de mort contre les kidnappeurs d’enfants. Si vous avez le courage d’adhérer à cette campagne, partagez ce message sur votre page Facebook » a été publié par des centaines de personnes et d’associations.

Sur le terrain, la panique a gagné les familles algériennes. « J’attends devant la porte de l’école de mon fils un quart d’heure, parfois une demi-heure avant la sortie. Je ne fais plus confiance à personne. Chaque jour, on entend une histoire d’enlèvement d’enfant. C’est intolérable », déclare Meriem.

« J’interdis à mon fils de sortir sans être accompagné. Les enfants sont devenus la cible des agresseurs », explique Malika, mère de trois enfants.

Pour la famille de l’enfant assassinée, la vie ne sera plus jamais la même.

« Chaïma était la prunelle de mes yeux. Elle était la lumière qui me guidait dans mon existence. Elle m’aidait dans mon travail de vendeur de thé. Aujourd’hui, ma vie a perdu tout son sens. Je demande aux autorités de nous rendre justice en retrouvant et en punissant les criminels », a déclaré son père à Ennahar TV.