Le ministre algérien de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a averti samedi que des sanctions « sévères » seront appliquées contre ceux qui remettraient en cause la crédibilité des élections législatives du 10 mai prochain.
« Nous tenons plus que jamais à appliquer de la manière la plus ferme les sanctions contre toute tentative de toucher à la crédibilité du scrutin », a-t-il martelé lors d’une émission radiophonique.
Interrogé par l’Associated Press, un haut responsable du ministère de l’Intérieur ayant requis l’anonymat a expliqué que « la mise en garde du ministre s’adresse d’abord aux cadres de l’administration » qui auraient des velléités de fraude.
Mais elle se veut aussi un message subliminal aux partis islamistes qui anticipent les résultats tout en menaçant d’un « printemps arabe », dans le cas où ils ne seraient pas les vainqueurs du scrutin.
« Certaines formations politiques exagèrent dans leurs ambitions annoncées depuis le début de la campagne électorale le 15 avril », a dit le ministre, en assurant qu’ »aucun parti politique ne peut remporter seul 232 sièges (nombre de sièges de la majorité) ».
Pour Dahou Ould Kablia, « seuls les résultats montreront le poids de chaque parti et seul le peuple donnera à chaque formation ce qu’elle mérite ». Il invite les partis politiques à croire en la « ferme volonté » exprimée par l’Etat au plus haut niveau à garantir des élections « transparentes, régulières et crédibles ».
Les trois partis de la coalition islamiste « Algérie Verte » n’ont de cesse de revendiquer dans leur meetings, par anticipation, la victoire aux législatives, tout en laissant entendre que leur défaite éventuelle signifierait qu’il y a eu fraude contre eux.
S’il y a fraude, « ce sera alors le printemps arabe », avertissait encore samedi Abdelmadjid Menasra, président du tout nouveau parti islamiste Front du changement, lors d’un meeting.