Portés par l’espoir égyptien, des Québécois d’origine algérienne ont manifesté dans les rues de Montréal samedi en soutien à leurs compatriotes, dont la marche pour la démocratie dans la capitale Alger a été violemment réprimée par les forces policières.
Selon les organisateurs de la marche montréalaise, près d’un millier de manifestants, au nombre desquels se sont joints des Égyptiens et des Tunisiens, ont ainsi défilé dans les rues du centre-ville pour se rejoindre devant le Consulat algérien, située rue Saint-Urbain.
Cette marche, qui se voulait un appui aux mouvements d’opposition dans leur pays d’origine qui réclament le départ du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, s’est déroulée dans d’autres grandes villes d’Amérique du Nord et d’Europe.
« On trouve en Algérie le même type de dictature qu’en Égypte et en Tunisie, un pouvoir fantoche installé grâce au soutien de gouvernements occidentaux », affirme l’un des organisateurs et porte-parole du Collectif de soutien à Montréal pour la démocratie en Algérie, Omar Aktouf.
Le Collectif explique que sa démarche se veut un symbole contre « l’attitude arrogante et répressive du pouvoir, qui interdit au peuple algérien toute manifestation publique ».
Omar Aktouf croit que la démission vendredi du dictateur égyptien, Hosni Moubarak, après 18 jours d’intenses protestations est porteuse d’espoir pour le peuple algérien. La manifestation de samedi a d’ailleurs été l’occasion pour beaucoup de Montréalais d’origine égyptienne de célébrer la chute du régime Moubarak.
Il appelle tous les peuples libres à faire pression sur leur gouvernement afin de soutenir le peuple algérien.
Aussi demande-t-il au gouvernement canadien d’appuyer « sans équivoque et immédiatement les aspirations légitimes du peuple algérien à la démocratie ».
La manifestation dans la capitale algérienne, Alger, à laquelle participaient de 7000 à 10 000 personnes samedi, s’est soldée par de 400 à 500 arrestations, selon la Ligue de la défense des droits de l’homme algérienne, après que la police eut tentée en vain de l’interdire.