Les Algériens préparent la rentrée sociale sous tension

Les Algériens préparent la rentrée sociale sous tension

Après quinze jours de dépenses Spécial ramadhan qui n’est pas encore terminé, de nouvelles dépenses s’annoncent pour les citoyens algériens portant notamment sur les besoins de la rentrée scolaire.

Et après une paix sociale «momentanée», la protestation frappe à la porte avec la menace de quelques syndicats qui revendiquent une augmentation des salaires dans les secteurs de l’Enseignement supérieur, l’Education et la Santé.

En tout cas, à moins d’une semaine de la fin du mois d’août, les signes de la préparation de la rentrée sociale se manifestent de jour en jour avec notamment le rush des Algériens sur les différentes administrations pour obtenir une série de documents administratifs comme la résidence et l’extrait de naissance et les rues se remplissent davantage pour l’achat de vêtements de l’Aïd et la rentrée scolaire.

Et d’autre part, la protestation sociale qui se prépare par des syndicats à l’instar du Conseil national des enseignants du supérieur Cnes (et celle de la coordination nationale des employés de services économiques de l’éducation, affiliée à la Centrale syndicale (UGTA).

En plus de l’ensemble des fonctionnaires qui attendent avec impatience la finalisation de leurs statuts particuliers afin d’encaisser les augmentations de salaires dans le cadre de l’application du nouveau régime indemnitaire.

Pour ce qui est de la demande des documents administratifs (extrait de naissance, certificat de résidence, fiche familiale et autres), relatifs notamment à la rentrée scolaire et aux différents concours de la Fonction publique et autres qui seront lancés au début de septembre prochain, les mairies des différentes wilayas du pays connaissent une grande pression à cause de la demande importante des citoyens qui se sont dirigés au même moment pour obtenir leurs documents.

Connaissant déjà le manque d’organisation chez les citoyens, l’absence de qualité de service administratif, justifiée par certains par «la chaleur et le ramadhan», la tension monte dans les mairies et il faut consacrer toute une journée pour avoir son extrait de naissance. Aussi, il faut s’attendre à voir des fautes dans le nom ou le prénom de la mère, du père ou autres.

Alors que les réformes pour une administration moderne et un service de qualité sont entamées depuis des années, les «mentalités ne risquent pas de changer de sitôt». En dehors du casse-tête de la paperasse, beaucoup de citoyens et familles ont préféré commencer leurs achats avant la fin du ramadhan, ce qui a poussé certains magasins à gonfler les prix.

Ainsi, les parents qui espéraient éviter une éventuelle flambée des prix des vêtements et des fournitures scolaires, se sont retrouvés avec de nouvelles dépenses alors qu’il reste encore quinze jours pour le mois de ramadhan en plus de l’Aïd qui a aussi ses dépenses. Une situation qui rend la rentrée sociale de plus en plus difficile.

Par ailleurs, certains syndicats ne cachent pas leur retour à la grève et la protestation sociale comme le cas des enseignants de l’Enseignement supérieur qui ont déjà affiché leur menace de tenir une grève si jamais la tutelle ne répond pas à leurs revendications socioprofessionnelles.

Il faut savoir que la rentrée universitaire de cette année est attendue pour le 15 septembre et avec les nouveaux bacheliers déjà qui ne sont pas satisfaits de leur orientation et d’autres qui ont le souci d’hébergement, le ministre de l’Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia aura beaucoup de «travail».

En outre, le secteur de l’Education qui a battu le record des grèves, la protestation est de retour dans ce secteur à travers la grève annoncée pour le 5 septembre par la coordination nationale des employés des services économiques de l’éducation qui se présentent comme les oubliés de l’augmentation des salaires débloqués pour les enseignants et les agents de l’éducation.

De son côté, le secteur de la Santé n’est pas à l’abri, puisque les discussions entamées par Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avec les différents syndicats représentant le secteur ont été sans résultats jusqu’à présent. A rappeler que le secteur a connu trois mois de grève menée pas les médecins au début de l’année en cours.

Par ailleurs, le Premier minis-tre Ahmed Ouyahia aura à trancher sur les différents statuts particuliers afin que les 1 500 000 fonctionnaires touchent enfin les augmentations de salaires qui seront versées dans le cadre du nouveau régime indemnitaire.

Il est à noter que d’autres dossiers sont sur la table de M.Ouyahia, à l’instar de la tripartite annoncée pour décembre prochain.

Ainsi, on se demande quand les simples citoyens algériens qui sont otages de la dégradation du pouvoir d’achat auront droit à une rentrée sociale joyeuse et non sous pression ?

Par Nacera Chenafi