Le président qui prendra les rênes du pouvoir après l’élection présidentielle prévue le 17 avril prochain, devra faire face aux espérances et aux attentes de toute une nation qui rêve d’une vie meilleure
Le président qui prendra les rênes du pouvoir après l’élection présidentielle prévue le 17 avril prochain, devra faire face aux espérances et aux attentes de toute une nation qui rêve d’une vie meilleure.
Ce qu’espèrent les Algériens du nouveau président du pays ? Une question «lourde» qui englobe à elle seule les attentes, les ambitions et les rêves de tout un peuple, surtout les jeunes qui constituent, il faut le rappeler, 75% de la population du pays. Ces jeunes qui rêvent d’une vie meilleure, de trouver un emploi, d’avoir droit à un logement pour construire leur avenir en toute dignité. Il faut dire que le travail et le logement sont aujourd’hui, et ont toujours été, les deux revendications majeures des citoyens, mais d’autres espérances sont aussi importantes tels un meilleur système de santé, un meilleur système éducatif, plus de liberté. En matière d’emploi, les jeunes veulent plus d’opportunités et plus de facilités à intégrer le monde professionnel, ce qui fait dire aux citoyens qu’il faut mettre un terme aux multiples obstacles administratifs empêchant un nombre important de jeunes d’intégrer le monde professionnel ou de lancer leurs propres projets. Selon une récente étude de l’Office national des statistiques, plus de 25% des jeunes algériens sont au chômage. Un chiffre assez élevé.
Les jeunes universitaires restent les plus touchés par le chômage. Des dispositifs tels l’Ansej, l’Angem la Cnac et l’Agence nationale de l’emploi (Anem) ont certes contribué à la résorption du taux de chômage en intégrant un nombre important de jeunes chômeurs dans le circuit du travail, mais le taux de chômage reste encore élevé. Le problème du chômage en Algérie est important et semble inquiéter de plus en plus l’opinion publique médusée par une réalité amère qui la laisse perplexe tant la guerre des chiffres alimente les discussions. Faute de trouver un emploi dans leur pays, et dans le doute quant à leur avenir qu’ils voient plutôt sombre, de nombreux jeunes sombrent dans la délinquance ou choisissent l’immigration clandestine comme ultime choix. Des milliers d’universitaires et chercheurs, en l’absence de perspectives et se sentant marginalisés dans leur propre pays, décident de tenter leur chance ailleurs. Les pouvoirs publics, qui se montrent pourtant incapables d’améliorer la situation de ces derniers, déplorent la fuite des cerveaux. L’État doit donc trouver une solution pour encourager les jeunes à rester dans leur pays et doit leur offrir un cadre de travail agréable, leur permettant de mettre en œuvre toutes leurs compétences. Le renforcement des dispositifs à l’insertion professionnelle des jeunes passe par la mise en œuvre sur le terrain d’un certain nombre de dispositions, une meilleure prospection du marché de l’emploi en faveur des jeunes, la mise en place d’un système d’information, l’organisation et la mise en place de mesures spécifiques.
Sur un autre plan, le problème du logement constitue aujourd’hui l’une si ce n’est la principale préoccupation des Algériens. Le problème du logement est un véritable «casse-tête» pour les citoyens, celui-ci dure depuis longtemps dans notre pays et a toujours constitué un dossier compliqué au fil des années pour les différents gouvernements qui se sont succédé. Certains estiment que le problème du logement est dû à la difficulté rencontrée dans la réalisation de ces logements et l’insuffisance des entreprises pouvant réaliser des projets de logements à grande échelle, à l’exception de quelques unes. Pour nombre de citoyens, le logement est devenu un rêve, une utopie même puisque difficile à réaliser. Les citoyens attendent depuis très longtemps, les projets peinent à démarrer et la bureaucratie est un autre obstacle qui freine la concrétisation de nombreux projets et le lancement d’autres. L’accès aisé aux soins, surtout pour les habitants des régions Sud et ceux du pays profond, une meilleure prise en charge et la disponibilité de médicaments, d’autres aspirations que l’on veut voir concrétisées, les citoyens souffrant le martyre pour une prise en charge décente, pour trouver tel ou tel médicament surtout en ce qui concerne les patients atteints d’un cancer. En un mot, les Algériens veulent un système de santé performant et un service meilleur dans les hôpitaux.
Une réforme approfondie est indispensable pour un secteur dont l’état est préoccupant, que ce soit pour les infrastructures publiques -qui sont victimes d’une mauvaise gestion, centralisée et ne laissant pas de place à la réflexion et aux propositions- ou celles privées, qui profitent du désarroi des malades et qui baignent dans l’anarchie. Notre pays a les moyens d’offrir aux citoyens des soins de qualité, avec les assurances sociales ou en prenant carrément à sa charge les opérations chirurgicales et les traitements. Il se trouve que ces dernières années, si les budgets de la santé ont été conséquents, leur gestion et leur utilisation ont été faits d’une façon anarchique.
Ce qui a provoqué des conflits sociaux, des disparités régionales et des erreurs fondamentales dans le fonctionnement des espaces publics de santé. Et surtout une perte de confiance de la part du citoyen en le secteur de la santé publique. Redonner confiance aux citoyens en leur système de santé, remettre la santé au cœur des préoccupations des pouvoirs publics – car il faut le dire les citoyens ont peur de se faire soigner dans nos hôpitaux qui sont synonymes de calvaire et même de fatalité parfois -, changer cette image ancrée dans les esprits à l’aide de dispositifs efficaces.
Ce sont là les souhaits des populations qui espèrent accéder dans une infrastructure hospitalière sans la crainte de se voir malmené et mal soigné. L’école a elle aussi besoin d’être réhabilitée. Le système éducatif est souffrant, un système à bout de souffle qui peine à garantir une année d’étude pour les élèves sans les multiples mouvements de grève devenus habituels chaque année. Les parents d’élèves espèrent ainsi une meilleure éducation pour leurs enfants et dans de meilleures conditions. Le système qui a été l’objet de plusieurs réformes se retrouve toujours dans les difficultés, une multitude de lacunes qui pèsent sur ce système rend difficile la mise en place d’une réforme adéquate et sa concrétisation. La réhabilitation du cadre de vie, à travers la protection de l’environnement et la gestion efficace des déchets, doit également faire partie des préoccupations du prochain président et de son gouvernement, et bénéficier d’actions concrètes pour le bien-être des citoyens et celui des générations futures.
A. K.