Les Algériens ont entamé le Ramadhan ,Les contrastes d’un mois particulier

Les Algériens ont entamé le Ramadhan ,Les contrastes d’un mois particulier
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Le ramadhan, dont le jeûne constitue un des cinq piliers de l’Islam est un mois particulier qui rythme depuis hier, la vie des Algériens.

Il a débuté dans la sérénité, le pays étant de plus en plus préservé de ces déchirements ou conduit l’excessive politisation de la religion qui n’épargne même plus les dates. Cette perversion vient de conduire en Syrie à une autre absurdité. L’opposition et le « pouvoir » ont décrété deux jours différents pour le début du mois sacré.

Les nostalgiques ont beau regretter et déplorer l’oubli ou la disparition de rites, d’une atmosphère ou se mêlaient disent-ils, piété sans ostentation, douceur et miséricorde. Tout ce goût, « cette benna » comme dirait l’artiste Abdelmadjid Meskoud qui s’est évaporée au fil des années. Ramadhan apporte néanmoins dans son sillage d’autres pratiques, d’autres formes de convivialité comme ces kheimas qui vont proliférer et les sorties familiales.

Le mois est une vraie rupture dans la vie des individus et de la société. Il introduit de la ferveur, de la miséricorde dans beaucoup de cœurs et de familles. Il est vécu comme un moment de retrouvailles. Il se distingue de tous les autres mois, tant il induit des changements dans l’espace privé et public. Avec la surconsommation effrénée, les bourses seront mises à rude épreuve. Les prix vont connaître, notamment durant ces premiers jours une exceptionnelle flambée.

Certains commerçants profiteront de l’occasion pour s’enrichir en écoulant des produits aussi prisés que le citron ou la datte à des prix excessifs. Tout le contraste du mois sacré est dans la multiplication des appels dans les mosquées et les médias à la piété, à la mesure. Sur le terrain, dans la rue et les marchés se multiplient des actes et des comportements qui violent ces nobles principes.

Cela n’empêche pas le mois d’être aussi, pour de larges pans de la société, une période de piété, d’introspection. La parole religieuse recommande de plus en plus la redécouverte des vertus de ce mois perverties par des pratiques à mille lieues de son esprit qui prône le partage et le pardon. La solidarité en ce mois trouve son accomplissement avec la multiplication des actions de soutien aux démunis et aux gens de passage. Institutions de l’Etat, sociétés nationales et associations caritatives s’associent pour venir aux secours des familles nécessiteuses. Une telle action, si elle révèle l’avancée de la précarité, qui n’a été éradiquée nulle part dans le monde, traduit l’enracinement de la générosité dans notre société. Beaucoup d’hommes mettent en pratique et souvent dans la discrétion cette vive recommandation du prophète (QSSSL) : « Donnez ne serait ce qu’une moitié de datte ».

Le ramadhan est, enfin, un mois où les activités culturelles se multiplient aux quatre coins du pays. Les familles retrouvent le plaisir de sortir pour vivre dans la sérénité une religion qui a toujours prôné, au lieu d’un strict rigorisme, une pratique qui agréé à la fois l’esprit et les sens.

H. Rachid