La coopération économique entre l’Algérie et la Russie n’arrive pas à sortir du carcan du commerce pour s’étendre au domaine de l’investissement.
La deuxième édition du Forum d’affaires algéro-russe, ouverte aujourd’hui mercredi à Alger, a été l’occasion pour la partie algérienne d’exprimer son mécontentement de la vision essentiellement marchande des relations entre les deux pays qui est celle des hommes d’affaires russes.
La deuxième édition du Forum algéro-russe s’est ouverte aujourd’hui à Alger. La délégation russe compte une cinquantaine d’entreprises dont la majorité opère dans les domaines de l’industrie pétrolière, de la mécanique, de la construction et des transports. Parmi elles, le groupe Rempoutmach, le plus grand producteur de matériel ferroviaire de la Fédération de Russie, le groupe NV, spécialisé dans la machinerie industrielle, et d’autres compagnies activant dans la construction des engins agricoles et de travaux public ou encore dans la fabrication de véhicules militaires blindés.
La partie algérienne a exprimé son mécontentement de l’attitude de son partenaire russe qui ne veut toujours pas aller au-delà des rapports commerciaux entre les deux pays. Pour Tayeb Zeraimi, PDG du groupe SIM, « il appartient aux Algériens de changer cette attitude » qui consiste à ne voir en l’Algérie qu’« un marché pour écouler des produits ».
Tayeb Zeraimi, qui s’exprimait en sa qualité de coprésident du Forum d’affaires algéro-russe, a appelé les entreprises russes, lors de l’ouverture de cette rencontre, à s’implanter et à produire en Algérie. Il n’a pas manqué de rappeler à ses interlocuteurs que le partenariat se fera dans la cadre de la règle des 51%-49%, qui assure la majorité aux sociétés algériennes dans les projets de partenariat avec des parties étrangères.
Echanges commerciaux déséquilibrés
Selon les chiffres communiqués par le conseil d’affaires algéro-russe, les échanges commerciaux entre les deux pays demeurent insignifiants et déséquilibrés. En 2010, la Russie a exporté vers l’Algérie pour 270 millions de dollars. Les exportations de l’Algérie vers son partenaire de longue date se chiffrent, quant à elles, à seulement 0.55 million de dollars !
Pour le premier semestre de l’année en cours, les échanges entre les deux pays ont atteint 92 millions d’euros dont plus de 90 millions représentent la valeur des produits et services importés par des entreprises et des organismes algériens. Bien que les données du conseil d’affaires ne précisent pas la nature des produits échangés entre les deux pays, il est clair que ces chiffres n’incluent pas les achats en équipements de l’armée algérienne qui varient, selon les sources, entre 2 et 4,5 milliards de dollars par an.
La première édition du forum a vu la participation de 107 chefs d’entreprises russes. Ce rendez-vous, lancé parallèlement à la visite effectuée par le président russe Dmitri Medvedev à Alger en octobre 2010, n’a débouché sur aucun projet d’investissement russe, a indiqué Tayeb Zeraimi à la presse algérienne.