Les algériens fêtent Yennayer à travers le monde: Une authenticité historique et culturelle

Les algériens fêtent Yennayer à travers le monde: Une authenticité historique et culturelle

De Montréal à New York, de Londres à Bruxelles, de Madrid à Paris, Marseille, Lyon, Lille, Nantes…, des centaines d’associations ont élaboré des programmes de festivités culturelles et artistiques pour la célébration de Yennayer 2969.

La communauté algérienne à l’étranger se prépare à fêter avec éclat le nouvel an amazigh Yennayer 2969, correspondant au 12 janvier 2019. De Montréal à Québec, d’Ottawa à New-York et Philadelphie, de Londres à Bruxelles, de Madrid à Paris, Marseille, Lyon, Lille, Nantes…, des centaines d’associations ont élaboré des programmes de festivités culturelles et artistiques.

En raison du caractère festif de l’évènement, les soirées musicales dominent “imensi n’Yennayer” (le dîner de Yennayer), marqué par la convivialité, le partage et la joie. Paris, où la diaspora algérienne est fortement présente, va vibrer au rythme des chansons des célèbres artistes Aït Menguellet, Idir et Mohamed Allaoua qui animeront, le 12 janvier en soirée, un méga concert à l’hôtel Arena, situé à Bercy, dans le 12e arrondissement. Hamid Ouchène, Ouahab, Sayah Hamid et Omar Salas se produiront à la même date au Royal Est, dans le 10e, tandis que Zeddek Mouloud sera en spectacle à la salle Alliance de Reims, dans la région Champagne-Ardennes (51), Akli D. à Nancy (Meurthe-et-Moselle), Malika Doumrane et Mourad Soumam à Nantes, en Haute-Bretagne.

En plus de la traditionnelle réception de Yennayer à la mairie de Paris, celles de Lyon, Marseille, d’autres villes célèbreront l’évènement en présence de leurs maires : Anne Hidalgo, Gérard Colomb, Jean-Claude Gaudin… Il serait fastidieux d’énumérer toutes les cérémonies et spectacles prévus à cette occasion, en nombre très important et partout dans le monde, comme ce spectacle de Zayen, le 12 janvier à la maison de la culture Ladvi de Prague (Tchéquie), et l’exposition de peinture de Lyazid Chikden dans la même ville, ou encore les festivités prévues au collège de Maisonneuve à Montréal (Canada).

On sent une ferveur extraordinaire chez les Algériens de l’étranger qui renouent, à travers Yennayer, avec leurs racines et leur culture ancestrale qui les réconcilient avec leur histoire authentique. Ils apprennent fièrement à leurs enfants que Yennayer marque le jour de l’an du calendrier agraire utilisé depuis l’antiquité en Afrique du Nord. Ils leur font découvrir que l’an 2969, qu’ils célèbrent cette année, a pour point de départ l’an 950 avant J.-C., qui correspond à la date où le roi berbère Chachnaq fut intronisé pharaon et fonda la 22e dynastie qui régna sur l’Égypte jusqu’à 715 avant J.-C.

À l’instar des autres peuples d’Afrique du Nord, les Algériens n’ont jamais cessé de fêter Yennayer, symbole d’authenticité historique et culturelle, alors que les États tergiversent encore sur la reconnaissance officielle de cette date, à l’exception de l’Algérie qui a proclamé, en décembre 2017, Yennayer comme fête nationale et journée chômée et payée. Les Marocains ont déjà demandé à leurs autorités d’aller dans le même sens. Selon certaines informations, l’on s’attend à ce que cette date de Yennayer 2019 soit aussi l’occasion pour nombre d’institutions publiques de porter l’inscription en tamazight sur leurs frontons, en droite ligne de la constitutionnalisation de tamazight comme langue officielle, jalon important sur le chemin de la réconciliation des Algériens avec leur profondeur historique et leur diversité culturelle.

C’est dans la fraternité, le respect mutuel et le vivre-ensemble que Yennayer doit être célébré. C’est aussi dans le même esprit que toutes les composantes de la culture algérienne doivent être reconnues et assumées par tous, sans exclusive et sans déni. C’est à ce prix que chaque Algérien se sentira reconnu dans sa personnalité et qu’il aimera celles de tous ses compatriotes. C’est par ces valeurs que s’érigent les grandes nations et prospèrent les pays.

A. B.