Yazid Alilat

La tendance générale est, selon des tours opérateurs, la destination ’interne », avec des séjours dans les villes du sud du pays, sans que les destinations les plus prisées à l’étranger entre la Tunisie, le Maroc, la Turquie et Dubaï soient pour autant délaissées. Bien au contraire, beaucoup d’agences de voyages ont déjà bouclé leurs carnets de commande bien avant ce mois de décembre. Un voyagiste, Zemzem Voyages, a indiqué au Quotidien d’Oran que ’pour l’Algérie, nous avons un seul produit, c’est celui de Taghit pour les fêtes de fin d’année, et nous sommes déjà complet ». Il a expliqué que la destination saharienne, comme celle de Taghit (près de Béchar), ’est un produit très prisé » par les Algériens et les étrangers en séjour touristique de fin d’année en Algérie.
Le président du Syndicat national des agences de voyages algériennes (SNAV), Saïd Boukhelifa, estime que durant l’année 2018, au moins 2,2 millions d’Algériens auront séjourné en Tunisie, qui profite de la proximité géographique avec son voisin. « La Tunisie restera la destination la plus attractive et phare pour les Algériens pour les 20 années à venir », avait-il déclaré à la presse en marge d’une rencontre à Tunis sur le tourisme maghrébin. Pour les fêtes de fin de l’année 2018 et le réveillon, près de 500.000 Algériens ont déjà réservé leurs billets pour séjourner à l’étranger, avait indiqué en novembre le directeur général d’une agence de voyages, cité par TSA. Moyen-Orient, Europe, Maghreb sont les principales destinations des touristes algériens, en particulier la Tunisie, le Maroc, Dubaï (Emirats arabes unis), la Turquie, l’Egypte, la Malaisie, la France, l’Espagne, le Portugal, l’Autriche, l’Italie et la Grèce.
Le filon des fêtes de fin d’année a été une fois encore exploité par la compagnie aérienne nationale Air Algérie, qui a annoncé des réductions des tarifs de billets sur les principales destinations des Algériens pour ces fêtes-là, notamment Paris, Marseille, Tunis, Barcelone, Afrique (Nouakchott, Abidjan, Dakar, Ouagadougou), Bruxelles, Rome, Amman ou Dubaï. Pour autant, et comparativement au ’rush » vers les destinations à l’international, notamment en Tunisie, Turquie et Egypte, la demande sur le produit national reste faible, selon des voyagistes, avec l’argument massue: faiblesse des infrastructures hôtelières et des produits culturels. ’Il n’y a actuellement que 180.000 lits, ce qui est trop peu, et on doit construire à l’orée de 2030 quelque 200.000 nouveaux lits », estime M. Abdelhamid Terghini, directeur de l’aménagement et du foncier touristique au ministère du Tourisme, avant de déplorer que ’les Algériens vont à l’étranger, souvent dans les pays voisins, passer leurs vacances d’hiver ou d’été, car les prix sont chers en Algérie ».