Les Algériens et le ramadhan, Ceux qui bossent et ceux qui dorment

Les Algériens et le ramadhan, Ceux qui bossent et ceux qui dorment

Comment les Algériens occupent-ils leur temps durant le Ramadhan ? Avis partagés.

Certains jeûneurs passent la majeure partie de la journée à dormir. D’autres consacrent ce mois à prier, réciter le Coran, rendre visite à la famille. Alors que d’autres encore préfèrent travailler. Pour ce jeûneur, il n’y a pratiquement rien à faire de spécial sauf aller travailler. Rester à la maison sans rien faire est loin d’être la solution, même si au travail, c’est le coma total. « Je reconnais que ce n’est pas facile de travailler durant ce mois.

Les gens sont stressés, moins actifs, moins productifs et à la moindre étincelle, c’est le clash. Mais à mon avis, c’est moins pénible que de rester à ne rien faire », soutient-il. Une mère de famille indique qu’elle passe la grande partie de son temps dans la cuisine à préparer les plats, salades et desserts, sans oublier l’incontournable chorba.

Une fois ces tâches terminées, c’est devant la télévision qu’elle trouve refuge pour suivre les feuilletons, histoire de se détendre en attendant la rupture du jeûne. Hakim, moniteur, indique que le Ramadhan est un moment unique et intime pour une meilleure pratique religieuse. « Le travail reste la meilleure des manières pour que notre jeûne soit validé », dit-il en estimant que le Ramadhan est une période précieuse, une occasion pour tout musulman de s’adonner à la lecture du Coran et au travail. Le fait de dormir toute la journée est, à ses yeux, une négligence.

Pour lui, travailler c’est la meilleure manière de passer le temps. « Quand je travaille, le temps passe vite. Déjà, les week-ends, j’éprouve toutes les peines du monde à finir le jeûne. Je me demande comment les gens passent leur temps sans rien faire », observe-t-il.

A chacun son congé Ce mois de Ramadhan a coïncidé avec la période des congés. Dès lors, certains ont préféré carrément marquer une pause. Les motifs, ce n’est pas ce qui manque. « C’est sacré chez nous ! Chaque année, on le passe en famille. C’est le seul mois où je rencontre ma famille paternelle et maternelle réunie. Aussi, je n’hésite pas à prendre mon congé durant cette période où je retrouve beaucoup plus d’harmonie dans ma vie », indique Samir, employé dans une entreprise étatique. Faouzi abonde dans le même sens. Il indique qu’il ne peut pas travailler durant ce mois.

« C’est une situation inimaginable pour moi. Je suppose que pour les personnes qui travaillent, cela ne doit pas être évident. J’ai la chance d’être en vacances à cette période », soutient-il. Idem pour cette mère de famille dont le congé annuel débute le premier jour du Ramadhan. La raison : avoir le temps suffisant pour préparer le f’tour. Chez Djamel, enseignant de maths, le temps ne compte pas. « Je ne trouve vraiment rien à faire à part dormir.

Je fais aussi de la lecture de temps à autre. Je passe également mon temps à regarder des films et des séries télévisées ou à jouer aux cartes, quand je ne pique pas un somme », dit-il. Omar, infirmier de son état, est également adepte des congés ramadhanesques. « Je préfère dormir. Après le repas du s’hour, je dors jusqu’à l’heure de la rupture du jeûne. Car je me se sens faible pendant cette période. » Mais le Ramadhan n’est pas uniquement une histoire de musique à écouter, de films à regarder, de familles à visiter ou de Coran à réciter. C’est aussi un job à découvrir.

C’est le cas de Farid, fonctionnaire. La nuit, il travaille pour faire face aux dépenses et réserver son modeste salaire pour l’Aïd et la rentrée scolaire. « J’évite de dormir trop pendant le Ramadhan. Mais une petite sieste n’est pas interdite. Je bosse toute la nuit et quand je reviens au petit matin, je suis obligé de dormir pour récupérer », indique ce père de famille de quatre enfants.

Amokrane H.