Les Algériens et la Tripartite,Ils veulent un Snmg de 20.000 dinars

Les Algériens et la Tripartite,Ils veulent un Snmg de 20.000 dinars
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Ils sont dans l’attente d’une bonne nouvelle

Les Algériens sont loin de focaliser leurs conversations sur ce rendez-vous. Mais ils s’expriment quand même sans hésitation sur le sujet.

Les travaux de la tripartite s’ouvrent demain. Quoique d’une importance capitale, cette rencontre entre le gouvernement et ses partenaires sociaux (Ugta et patronat) ne capte pas l’intérêt des Algériens.

Ils sont loin de focaliser leurs conversations sur ce rendez-vous qui ne représente pas grand-chose pour eux. Mais quand on les interpelle sur le sujet, ils s’expriment sans hésitation. Et les avis diffèrent. Entre ceux qui expriment leur espoir et ceux qui n’y croient guère, le fossé est large. Hier à Alger-Centre, les gens vaquaient à leurs occupations le plus normalement du monde. Les rues sont pleines et les salons de thé, les cafétérias et les autres espaces publics sont bondés. Que pense-t-on et qu’attend on de la tripartite? «Cette tripartite est un rendez-vous qui ne diffère pas des autres. Qu’il s’agisse du Smig ou de toute autre question, le gouvernement n’invite ses partenaires que pour approuver des décisions déjà prises», répond Samir, enseignant. Ce dernier se rappelle la dernière tripartite où des débats houleux ont été menés sur le Snmg.

LG Algérie

«Hélas, la décision était prise ailleurs. Les partenaires n’ont d’autre choix que d’approuver. Et encore… Qui peut assurer que les décisions qui sont prises par la tripartite seront appliquées?», déplore-t-il. Mais Samir, reprenant son souffle, souhaite quand même que des décisions courageuses soient prises. «Ce que je souhaite, au-delà de tout, c’est que les décisions qui seront prises soient appliquées et en finir avec l’ère des engagements non tenus», a-t-il souligné. Sadek Benidir, retraité, se demande pourquoi les syndicats autonomes sont exclus de cette rencontre. «Je ne me sens absolument pas représenté même si la question des retraités est à l’ordre du jour», a-t-il tranché, précisant qu’il n’attend pas beaucoup de choses de ce rendez-vous.

Le Smig, rien que le Smig

Demain donc, le gouvernement et ses partenaires discuteront de plusieurs questions inscrites à l’ordre du jour. Celle qui intéresse le plus les citoyens interrogés, c’est la question du Snmg. «Je ne vous apprends rien si je vous dis que le pouvoir d’achat de la majorité des Algériens est bas. La tripartite n’aura de sens que si elle décide de rendre à l’Algérien sa dignité à travers une augmentation conséquente du Smig.

à 40.000 DA sera une bonne chose, mais 60.000 serait mieux. Qu’on ne me dise pas que l’Algérie ne peut pas offrir à ses citoyens une telle augmentation», estime Farid, un employé de Sonelgaz. Ce dernier refuse de croire aux thèses défendues par les économistes, les patrons et autres pessimistes qui avancent que l’Algérie ne peut pas se permettre un tel saut «dans l’honneur». D’autres travailleurs estiment que si le syndicat arrachait un Snmg à 20.000 DA, ce serait déjà une grande victoire eu égard à son niveau actuel de 15.000 DA. Le même souci de l’augmentation du Snmg est partagé par Massinissa, employé dans une entreprise privée. Son souci?

Comment faire appliquer à un patron la décision d’une augmentation salariale. Il s’inquiète: «Les décisions du gouvernement ne concernent que le secteur public. Allez n’importe où dans le privé pour constater que même le Snmg de 15.000 DA n’est pas appliqué. Combien touche un restaurateur, un serveur, un receveur?», regrette-t-il. Massi pousse son analyse plus loin et se demande pourquoi la distribution de la rente ne concerne pas tout le monde, surtout que les caisses de l’Etat et les banques regorgent d’argent. Pour lui, la tripartite est une occasion pour rattraper ces inégalités et ces injustices. «A travers les dernières augmentations salariales et leur application avec effets rétroactifs, c’est de la pure distribution de la rente. Mais qu’on fasse la même chose avec tout le monde. Pourquoi les rappels ne concernent que certaines catégories?», constate-t-il.

Notre interlocuteur a une proposition pour réparer cette injustice. «Je propose que la tripartite décide de créer des fonds spéciaux pour chaque catégorie de la société pour donner à tous des rappels», a-t-il suggéré. Dans un café, rue Hassiba Ben Bouali, un groupe de jeunes parlent du championnat de la division Une. D’autres sujets passent mais pas la tripartite. Abordés, ils se confient: «J’espère que le Snmg sera augmenté d’une manière sensible. Avec celui d’aujourd’hui, il est pratiquement impossible de subvenir aux besoins les plus élémentaires», souligne Kamel.

Et les retraités?

Son ami partage son idée, mais il ajoute encore que les retraités doivent être pris en considération.«C’est mon père qui m’a parlé de ce rendez-vous et je trouve que le retraité qu’il est, est beaucoup lésé. Il faut revaloriser leur retraite pour faire face à la cherté de la vie», propose-t-il compatissant. Un autre jeune intervient subitement et coupe court à la discussion: «C’est quoi cette tripartite d’abord?», dit-il tout de go…