Les algériens de plus en plus réticents

Les algériens de plus en plus réticents

« Le 17 septembre, c’est la date d’aujourd’hui, c’est un grand rendez-vous footballistique entre l’USMA et l’USMH », c’est la réponse du jeune Youssef à notre question portant sur sa réaction aux appels pour la marche de protestation à Alger à laquelle certains sites web de socialisation ont appelé.

Afin de jauger la réaction de la population algéroise à ces appels, nous avons effectué une virée de Hydra jusqu’à Ban El Oued, en passant par la Place 1er mai, Belouizdad, Hassiba Ben Bouali, Didouche Mourad et Larbi Ben M’hidi. Nous avons constaté que le vent de changement du printemps arabe est loin de créer l’évènement en Algérie, malgré les rumeurs qui circulent. L’exception de ce samedi, deuxième jour de week-end, c’est la chaleur torride et la présence en renfort des policiers dans les rues et les ruelles, ainsi que les points de contrôle tout azimut. Au niveau du marché situé près le CHU Mustapha Pacha, rien ne prédit que quelque chose va se passer. Les femmes se bousculaient autour des étals des commerces, elles n’avaient pas l’air de tout d’être intéressées. « Nous ne croyons pas aux réformes dont ils parlent, mais je pense que les algériens ont déjà fait ce chemin, il y a deux décennies. Je ne pense pas qu’ils vont accepter de revenir en arrière, nous voulons d’autres solutions pacifiques », disait Mohamed, 64 ans. « Aujourd’hui, c’est le derby entre l’USMA et l’USMH, le premier de la saison…j’ai entendu parler de ces appels à une marche à Alger, mais ça reste du virtuel, sans effets », nous a répondu, pour sa part, Youssef, propriétaire d’un commerce au niveau des Trois Horloges de Beb El Oued. « En sortant de chez moi, ce matin, on m’a dit qu’une marche aura lieu à Alger, heureusement rien ne s’est passé », disait Fatiha muni de son fils, rencontrée à Bouzaréah.