Les Algériens de Londres souhaitent l’ouverture d’une école pour l’enseignement de l’arabe

Les Algériens de Londres souhaitent l’ouverture d’une école pour l’enseignement de l’arabe

La communauté nationale vivant à Londres a exprimé le souhait qu’une école algérienne soit ouverte dans la capitale britannique pour l’enseignement de la langue arabe selon le programme de l’Education nationale. L’enseignement de la langue arabe selon le programme pédagogique national est une « préoccupation majeure » et l’absence d’écoles algériennes constitue « l’un des plus grands problèmes rencontrés par la communauté en dépit de quelques initiatives privées à encourager », ont indiqué à l’APS des membres de cette communauté. La majorité des Algériens vivant à Londres, soucieux d’enseigner à leurs enfants la langue de leur pays, inscrivent actuellement leurs enfants dans les écoles saoudienne, libyenne ou émiratie.

« Nos enfants fréquentent ces écoles à défaut de trouver ici un établissement dispensant des cours d’arabe conformes au programme national », ont-ils expliqué formulant le vœu qu’une école algérienne voit le jour bientôt en Grande-Bretagne. Selon eux, l’école saoudienne ou libyenne assurent l’enseignement de l’arabe classique, « mais le problème est que nos enfants qui fréquentent ces écoles ignorent totalement l’histoire et la culture de l’Algérie, qui devraient être fondamentales dans leur éducation », ont-ils affirmé.

« Ignorer ce que représente le 1er Novembre 54 ou quels sont les pays limitrophes de l’Algérie sont des lacunes impardonnables pour un enfant de 4ème année quelle que soit la qualité de son niveau dans les autres matières », a estimé Nacera, la trentaine, dont les enfants vont à la medersa de Finsburry le samedi de 9h à 11 heures.

« J’accorde beaucoup d’importance à l’enseignement de l’arabe pour mes enfants, c’est pourquoi je les emmène dans cette école tous les samedis », a-t-elle ajouté. Cependant, dit-elle, « il est impératif de lier les enfants à leur pays à travers le programme scolaire pour que s’affirme leur identité algérienne ».

Selon Nacer, il y a actuellement trois écoles privées algériennes à Londres, situées à Levisham et à Finsburry Park, ou il y a une forte concentration d’Algériens, mais, a-t-il précisé, « elles enseignent d’autres programmes scolaires en y introduisant quelquefois des éléments du programme national, le problème consistant en l’absence du livre pédagogique ».

De l’avis de la majorité des familles qui envoient leurs enfants dans des écoles pour étudier l’arabe et le Coran, pour ceux qui ont moins de 6 ans, « la solution la plus viable serait la création d’un centre culturel avec une école algérienne authentique ». C’est pourquoi, elles ont grand espoir de voir cette école algérienne lancée dans le cadre de la création d’un centre culturel (Dar El Djazair) sur lequel elles fondent de grands espoirs.

Le directeur de l’école Al Najah, située à Finsburry Park et qui accueille 240 élèves, Badi Tabani, a mis en exergue l’importance pour l’Algérie de créer une école pour les enfants de sa communauté à Londres. « Il est important d’investir dans la formation des hommes de demain, y compris ceux qui vivent à l’étranger et faire en sorte que les enfants demeurent attachés à leur pays », a indiqué M. Tabani, estimant qu’une aide de l’Etat algérien serait souhaitable pour l’acquisition de livres pédagogiques nationaux.

Les membres de la communauté en Grande-Bretagne fondent de grands espoirs sur les mesures annoncées récemment par le gouvernement en faveur de la communauté algérienne à l’étranger et attendent une visite à Londres du secrétaire d’Etat, Halim Benatallah, pour lui exposer leurs préoccupations. Quelque 30.000 Algériens vivent actuellement en Grande-Bretagne, selon les statistiques officielles.