Les Algériens changent de comportement pendant le Ramadhan : «Dis-moi comment tu jeûnes je te dirai qui tu es !»

Les Algériens changent de comportement pendant le Ramadhan : «Dis-moi comment tu jeûnes je te dirai qui tu es !»
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Il est de notoriété publique que les Algériens changent leurs habitudes durant le mois de Ramadhan. Les habitudes alimentaires évidemment, mais surtout comportementales qui font que l’on se retrouve avec des personnalités totalement différentes de celles qu’on connaît le restant de l’année.

Bien que ce phénomène requière intérêt et attention, des études l’expliquant sont rares.

En fait, tout le monde s’accorde à dire que, durant ce mois, le changement est global. Même les accidents, tous types confondus, pro- gressent. Mois de pitié et de tolérance par définition, ce mois est devenu, aussi, celui de tous les excès et mutations, aussi individuels que collectifs.

D’ailleurs, même des commerces adaptés ou spécifiques à ce mois sont improvisés. Le marché, les prix, les plats du jour sont les sujets qui alimentent les conversations. Et bien que les augmentations vertigineuses de certains produits alimentaires inquiètent les pères de famille, une fois au marché, ils délient sans trop maugréer les cordons de leur bourse.

Un paradoxe de taille difficile à expliquer. «Pendant le Ramadhan, des proches m’ont proposé des téléviseurs, des paraboles, et j’en passe, rien que pour quelques sous, qui leur permettent de mieux garnir leur table. J’étais étonné, choqué et j’ai refusé cette offre absurde », souligne Walid, un jeune Algérois. Ce comportement frisant l’absurde, montre si besoin est que les Algériens vivent au-dessus de leurs moyens durant cette période, quitte à revendre certains biens nécessaires, pour trouver de l’argent liquide pour s’offrir des gourmandises. Des témoignages pareils, on en compte, hélas, beaucoup. Les jeunes s’occupent toute la journée au travail, à faire des courses ou simplement à « passer » le temps sur Facebook et Twitter…

Une étude en ligne effectuée en Tunisie sur le comportement des Algériens révèle, également, qu’après avoir rompu le jeûne, la télévision reste leur activité favorite.

« D’ailleurs, c’est le seul mois de l’année où ils se branchent sur la chaîne nationale d’une manière régulière », indique le sondage.

Cependant, l’étude a montré que 65% des internautes algériens ont augmenté leurs achats de produits alimentaires. Ils seraient 56% à justifier cette hausse des dépenses par la variété des repas. Dans ce contexte, il convient de signaler qu’en optant pour la technologie, la société algérienne connaît une rupture de certaines valeurs traditionnelles. Sollicité, Mohamed Saïb Musette, sociologue au CREAD (Centre de recherche en économie appliquée pour le développement) à Bouzaréah, nous livre son analyse et nous apporte plus d’éclaircissements sur le phénomène.

Fouad Irnatene