Les Algériens apprécient le kif marocain

Les Algériens apprécient le kif marocain

Qui a dit que l’Union du Maghreb Arabe battait de l’aile?

Les dernières statistiques algériennes sur les saisies de haschich provenant du Maroc, démontrent qu’en 2012, les quantités sont 11 fois supérieures à celles de 2007, soit 51 tonnes contre 4,8 tonnes.

Selon le journal algérien Al Watan, “la position géostratégique de l’Algérie en Afrique du Nord, l’immensité de ses espaces désertiques, l’étendue de ses frontières terrestres et sa proximité avec la région du Sahel, l’exposent à des menaces liées à la connexion de la criminalité transfrontalière avec les activités des groupes terroristes évoluant dans la région.”

Depuis janvier 2012, les autorités algériennes ont mis sous les verrous près de 3.000 trafiquants, un chiffre qui montre l’importance du trafic installé entre nos deux pays. Beaucoup d’Algériens pointent en effet du doigt le Maroc comme source du mal, et semblent oublier le rôle joué par les trafiquants d’Algérie.

Chez nous, et pour faire face à l’augmentation de la demande venant d’Europe et d’Afrique du nord et du sud, les paysans marocains ont de leur côté regagné le terrain perdu en 2006-2007, lorsque les superficies des cultures de cannabis avaient connu une baisse de 120.000 hectares à 70.000 ha. Depuis ces années là, on ne parle plus au Maroc de ces grandes campagnes de destruction des champs de kif. Un statu-quo semble installé entre autorités et paysans.

Beaucoup d’experts, et d’associations ont déjà attiré l’attention sur l’hypocrisie qui entoure la culture du kif au Maroc, en faisant une distinction entre les trafiquants, protégés, et les paysans qui le cultivent et qui vivent dans la précarité.

Par ailleurs, un groupe pour la défense de la culture du cannabis a récemment souligné les bienfaits de cette plante en médecine ou dans l’industrie du textile et des produits chimiques, en appelant à une plus grande transparence dans ce secteur tout en offrant une meilleure alternative aux agriculteurs qui en vivent.

Mais en attendant un meilleur avenir pour notre kif national, saluons donc son rôle actuel dans le raffermissement des liens économiques entre les pays du maghreb.

Abdelhaq Sedrati