Les Algériennes contre la pilule

Les Algériennes contre la pilule

L’arrivée de la pilule à la fin des années 60, début des années 70, est une véritable révolution pour les femmes du monde entier. Terminées pour elles les grossesses à répétition, quand chaque année voyait l’arrivée d’un nouveau membre dans la famille. Finies les smalas de douze, quatorze bambins, avec tout le travail qu’elles exigeaient. On aurait alors cru que la femme algérienne allait s’emparer de cette nouvelle « arme » pour s’émanciper. Elle l’a fait bien sûr, en partie, mais pas au point où l’on aurait pu l’espérer.

Il faut dire que les Algériennes, surtout les rurales encore fortement ancrées dans leurs traditions, se méfient de ce médicament « plein d’hormones, qui rend malade et qui stoppe l’arrivée des bébés », considérés comme la plus grande richesse d’une famille.



Lorsqu’on leur demande quels modes de contraception elles préfèrent, elles répondent sans détour que ce sont les méthodes naturelles qui ont leur préférence. « C’est à dire ? » Elles comptent les jours de leur cycle et essaient de repérer leur période d’ovulation. Pendant ces deux ou trois jours, elles suspendent les rapports sexuels, qu’elles reprennent une fois l’ovulation passée. Ainsi, pas d’ovule fécondé donc pas de bébé. Mais qu’en est-il des femmes qui n’ont pas un cycle régulier ? Celles-ci sont obligées de prendre la pilule ou d’utiliser un stérilet. Pourquoi se priver d’un médicament qui garantit à 99% de ne pas tomber enceinte ?

La pilule fait grossir, provoque des sautes d’humeur et toutes sortes d’autres inconvénients. Par ailleurs, chez nous, les rumeurs ont la vie dure. Elles ont entendu dire que la pilule, surtout si elle était prise sur une longue période, provoquait le cancer. La stérilité même ! Or, une étude scientifique internationale récente prouverait au contraire que la pilule protège de certains cancers et qu’elle permettrait globalement aux femmes de vivre en meilleure santé.

Mais rien n’y fait, les Algériennes préfèrent éviter de consommer la pilule autant que possible, au détriment parfois d’une politique de planning familial raisonnée.

Sonya