Malgré les prix exorbitants, la destination Turquie affiche complet
Ceux qui n’ont pas eu la chance de voyager vont passer les fêtes tranquillement à la maison, en famille ou s’offriront une kherdja dans un restaurant ou autre boîte de nuit qui organisera des soirées animées pour la Saint-Sylvestre.
Les Algériens fêteront-ils le réveillon de fin d’année? Il suffit de feuilleter la presse nationale ou faire un tour sur la Toile pour répondre par l’affirmative. En effet, les annonces pour des voyages de fin d’année pullulent sur ces deux moyens de communication. Il
y en a pour tous les goûts, mais surtout pour toutes les bourses. Petit tour d’horizon! Comme pour les vacances d’été, la Tunisie, le Maroc et la Turquie sont les destinations phares du moment. C’est ce que nous confirme Bachir Djeribi, le président du Syndicat national des agences de voyages (Snav). «Effectivement, été comme hiver, ces trois destinations sont les plus prisées par les Algériens», affirme Djeribi.
Toutefois, contrairement aux vacances d’été, un petit «intrus» a l’habitude de perturber, pendant celles d’hiver, la ruée vers ces trois destinations. Cet «intrus» n’est autre que le Sud algérien.
Qu’en est-il cette année? Quels sont les faire-valoir de chaque destination? La Tunisie reste l’endroit incontournable, bien évidemment, à cause des prix affichés. Avec 12.000 DA vous pouvez vous rendre en Tunisie pour aller passer le réveillon de la Saint-Sylvestre. «Jeunes et familles optent pour cette destination, non seulement à cause des prix attrayants qu’elle affiche, mais aussi à cause du fait qu’elle soit accessible par route», explique le président du Snav.
«Cela revient beaucoup moins cher aux familles et aux jeunes d’aller en voiture, par bus ou par taxi que de payer un billet d’avion», ajoute-t-il. La Tunisie fait donc valoir l’argument du prix.
Diverses formules à des prix variant entre 12.000 et 30.000 DA sont proposées par des agences qui en ont fait leur spécialité, à l’instar de GET Tour et Quicktouralgerie. Ces deux agences, qui sont connues sur la place d’Alger pour être les spécialistes du voyage organisé, proposent des formules très attrayantes avec en prime le transport par bus. GET Tour, par exemple, propose de passer le réveillon à Hammamet pour 12.500 DA seulement.
Voyager à 12 000 DA!
Les formules de Quicktoural-gerie sont un peu plus chères, mais de haut standing. Hammamet Yasmine par bus, quatre nuitées dans un hôtel 3 étoiles.
Transport direct par bus et cela au prix de 23.500 DA par personne ou encore Sousse par bus, quatre nuitées dans un hôtel 4 étoiles, dîner gala et transport par bus avec une petite escale de deux nuits à Tabarka à 32.000 DA par personne. C’est le genre d’annonces proposées par cette agence.
En gros, la Tunisie a, encore une fois, cassé les prix ce qui fait d’elle une valeur sûre. C’est cette raison qui fait encore une fois, que beaucoup d’Algériens, particulièrement les jeunes, ont opté pour elle. «Je suis jeune, j’ai un petit salaire qui ne me permet pas de faire des folies pour voyager»,
*nous raconte Amine qui a un petit salon de coiffure à Alger. «J’aime sortir et faire la fête le jour de l’An mais il n’y a pas d’endroit où aller à Alger. Les seuls endroits qu’il y a sont excessivement chers. Je ne vais pas payer 6000 ou 7000 DA pour une soirée. J’ai alors choisi de partir en Tunisie, le voyage de 4 jours me revient à 20.000 DA mais cela vaut le coup, car c’est faire d’une pierre, deux coups: je prends des vacances en voyageant et je fais la fête pour le Nouvel An», se réjouit Amine qui attend avec impatience la date de son départ.
L’effet Mouhaned
Malgré cet atout de taille qui est le prix, la Tunisie n’est plus la destination n°1 des Algériens. «Elle a perdu sa place de leader au profit de la Turquie», assure sans ambages Bachir Djeribi. «Vous connaissez les raisons qui ont fait de la Turquie la nouvelle destination des Algériens? Eh bien, la réponse se résume en deux mots: film turc», atteste-t-il. «Les films turcs et notamment l’acteur fétiche Mouhaned, ont une incidence directe sur les destinations touristiques. Avant c’était les films égyptiens, maintenant ce sont les films turcs. Les familles, particulièrement les femmes, veulent voir si ce qu’elles voient dans le film est la réalité», certifie-t-il. Malgré le coût excessif du voyage, les Algériens n’hésitent donc pas à aller vivre leur rêve turc. «Ils économisent pour voir les endroits qu’ils voient dans les films qui les font rêver», ajoute-t-il, en précisant néanmoins que cela s’ajoute aux atouts touristiques indéniables du pays du Bosphore. Cet afflux vers la Turquie devrait, en toute logique, entraîner une baisse des prix. «Pas du tout», répond Djeribi. «C’est incroyable. D’habitude, il y a des tarifs spéciaux qui sont faits pour les vacances de fin d’année. Mais cette fois-ci, nada. Aucune promotion n’est faite, alors que le nombre de voyageurs a augmenté», se désole le président du Snav. Un petit tour dans les agences de voyages et les dires de Djeribi se confirment. Ça flambe pour la Turquie. 136.000 DA pour une semaine à Istanbul, 147.000 DA pour le même nombre de jours à Antalya, sont les tarifs affichés. Les prix varient entre 100.000 à 150.000 DA. Bref, pour passer un séjour en Turquie, il faut compter au moins 100.000 DA. Alors que les voyagistes rencontrés affirment, que l’année dernière, les tarifs variaient entre 70.000 et 90.000 DA. Le plus incroyable dans l’histoire est, malgré les prix, cette destination affiche complet. Pas d’hôtel disponible pour le Nouvel An et encore moins de billets d’avion. Cette destination s’est vendue comme des petits pains sans même que les agences eurent recours à la promotion! C’est donc la folie pour la Turquie, mais il faut être nanti.
Le Maroc, la France et les soldes
La troisième destination phare de ces vacances de fin d’année est le Maroc. Cette destination se maintient à la troisième place. Elle reste une destination d’élite, témoigne Djeribi. «Elle est destinée aux personnes nanties qui ont l’habitude de voyager et qui veulent changer de destination», rapporte-t-il. C’est le même constat que nous font les autres agences de voyages. Le Maroc reste une destination de privilégiés en troisième position. Les atouts du Maroc sont une qualité de service irréprochable, en plus du luxe de ses hôtels. La proximité et la langue sont des atouts qui font la force de cette destination ajoutée au doux soleil de Marrakech.
Pour faire partie des happy few qui passeront les fêtes de fin d’année au Maroc, il faut com-pter un budget qui varie entre 70.000 à 100.000 DA. Le montant élevé de cette destination est surtout dû au prix des billets d’avion. Il faut compter 45.000 DA pour un vol Alger-Casablanca. Malgré cela, le Maroc a sa clientèle et reste une destination très prisée. En plus de la Tunisie, du Maroc et de la Turquie, une nouvelle destination est en train de faire son petit bonhomme de chemin. Il s’agit de Dubaï. Cette destination figure de plus en plus dans les tablettes des voyagistes. Ils n’hésitent plus à proposer cette destination dont les prix varient entre 130.000 à 160.000 DA. Dubaï est toutefois une destination prisée pour la fin du mois de janvier et non au début, à cause de son festival du shopping qui commence le 25 janvier. Une autre destination est également très en vogue, mais elle n’est pas proposée par les voyagistes, la France. Beaucoup de nos compatriotes ont opté pour le pays de François Hollande. Pour preuve, les chaînes interminables au niveau de TLC Contact (service qui prend en charge les demandes de visa pour la France). Mais surtout en raison des vols pour la France qui, durant cette période des fêtes, affichent presque tous complets malgré leur grande fréquence. L’atout de la France est que les Algériens qui y vont partent souvent chez la famille. Donc pas de frais d’hôtel. En plus, cela permet de voir les proches et faire les soldes qui débutent. La France a sa place dans le top five des destinations préférées des Algériens même si les voyagistes ne l’ont pas dans leurs cartes.
Et le Sud algérien?
Avec toutes ces destinations, reste-t-il une place pour l’Algérie? «Non», répond Dejeridi d’un air triste. «La saison est une véritable catastrophe pour le Sud». Les raisons? «Manque d’infrastructures hôtelières pour accueillir les vacanciers et la cherté de la destination», révèle-t-il.
«Les hôtels sont très chers, alors s’il faut ajouter les billets d’avion qui sont tout aussi chers, on n’est pas sorti de l’auberge», soutient-il. C’est pour cette raison, explique Djeridi, que les voyagistes proposent Taghit, Beni Abbès et Timimoun. Ce sont des destinations qui ne sont pas à l’extrême Sud et où le voyage est supportable. «Mais les infrastructures font défaut et les vacanciers sont logés dans des camps de toile», témoigne-t-il. Cette situation fait que le Sud algérien est devenu une destination pour les jeunes. Les aventuriers et amateurs de musique gnawie trouvent leur bonheur dans cette destination. Pendant la journée, ils découvriront la magie du Sud algérien et auront leur nuit bercée par la musique locale. Cette destination, qui est plus dédiée aux jeunes, n’est pas à la portée de tout le monde. Pour un séjour de six jours à Beni Abbès, voyage par bus, il faut compter entre 30.000 à 40.000 DA. Excessif! C’est presque le double de la Tunisie qui est desservie par le même moyen de transport. Ce qui fait que beaucoup optent pour ce pays. «C’est la même situation chaque année où seules Beni Abbès, Taghit et Timimoune sont prisées par les touristes locaux.
Pour Tamanrasset et Djanet, ce sont les touristes étrangers qui compensent. Mais cette année, il n’y a pas de touristes étrangers. On a connu une baisse de 90%», souligne-t-il. À cause de la situation au nord du Mali? «Non, pas du tout. Les touristes veulent bien venir mais le problème est que les autorités leur ont bloqué les visas», réplique-t-il. Tunisie, Maroc, Turquie et Sud algérien, voilà donc les trois destinations où les Algériens ont préféré débuter la nouvelle année!
Plus onéreux de rester sur place
«Mais pas de panique pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir des vacances et sont obligés de rester en Algérie par choix ou par contrainte! Il leur reste quelques options. Des soirées divertissantes, avec musique, animation et gastronomie ont été programmées, notamment au niveau des grands hôtels de la capitale. Les grands restaurants vont aussi organiser leurs soirées de réveillon de fin d’année. Les boîtes de nuit de la capitale ont, comme à leur habitude, programmé des soirées tout en musique. Tous les bons plans de ces sorties sont disponibles sur le site spécialisé Kherdja.com, raï, house, techno, latino… Il y en a pour tous les goûts. Des soirées de folie vous attendent donc. Il y a cependant le problème des prix. Les tarifs sont excessifs. Il faut jusqu’à 50.000 DA pour un package dîner, spectacle et hébergement pour deux personnes. Les prix des dîners-spectacles sans hébergement débutent à 10.000 DA le couvert. Cela dans des restaurants qui ne sont pas vraiment de renommée.
Pour un grand restaurant, il faudra compter un minimum de 30.000 DA. Ce qui est l’équivalent, si ce n’est plus, d’un voyage dans les destinations citées plus haut! L’entrée en boîte de nuit est au minimum à 7000 DA. Elle peut aller jusqu’à 25.000 DA, tout dépend de la formule et du nom de la boîte.
Alors, certains préfèrent prendre leurs voitures et aller vers la conquête de l’Ouest. Plus exactement à Oran, la ville qui ne dort jamais, où les prix pour les boîtes de nuit sont beaucoup plus accessibles.
Une autre catégorie a choisi de passer le réveillon en famille. Par choix ou par manque de moyens. Des dîners en famille seront organisés. Avec au programme: festin et longues discussions jusqu’au bout de la nuit. A l’étranger, sous d’autres cieux ou rester au pays pour profiter de la magie de l’Algérie ou des dîners en famille. Voilà donc le programme concocté par les Algériens pour accueillir 2013. Bonne Année à tous…
Sétif
Opération anti-alcool avant le réveillon
Les services de la police de la wilaya de Sétif mènent actuellement une vaste opération anti-alcool à travers l’ensemble des daïras et communes notamment celles limitrophes à la wilaya de Béjaïa, lieux d’approvisionnement des vendeurs illicites. Selon la cellule de la communication, la police a déjà saisi, au niveau de la zone industrielle du chef-lieu de la wilaya, 250 cannettes de bière et 30 bouteilles de vin chez un individu se livrant à la commercialisation à bord de son véhicule. L’on sait que la consommation de ces boissons alcoolisées est à la hausse à la veille des fêtes de fin d’année dans toutes les régions de l’Est, notamment dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj.