Les contractuels chargés de la sécurité du patrimoine de l’entreprise ferroviaire menacent de passer demain à l’acte si la direction, au fait de leurs doléances depuis plusieurs mois, maintient dans l’insécurité de l’emploi les agents recrutés avec contrat à durée déterminée. Après les grèves des mécaniciens et des chefs de train, voici celle des agents de protection du patrimoine.
Où va la SNTF ?Le trafic ferroviaire risque d’être encore une fois paralysé, à partir de demain, par une grève illimitée des agents du service de protection du patrimoine de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), pour revendiquer leur permanisation.
Comme il est malheureusement de tradition désormais, ce mouvement de protestation ne fera qu’attiser la colère des milliers d’usagers qui ne se sont pas encore remis des deux jours de grève sauvage déclenchée par les conducteurs, et ce sans préavis.
En effet, selon certains agents du service de protection du patrimoine rencontrés à la gare Agha, «la direction générale n’a pas tenu ses promesses. Le débrayage est le seul moyen pour faire aboutir nos revendications, à savoir la permanisation des agents de sécurité du service de protection du patrimoine».
«Après deux mouvements de grève, aucune de nos revendications n’a été satisfaite. Désormais, nous sommes décidés à entamer une grève illimitée et à ne reprendre le travail qu’une fois notre nomination décidée», affirme un des agents. Et d’ajouter : «Les agents de sécurité ont trop attendu, on a fait confiance à la direction générale, mais, à ce jour, on ne voit rien venir.»
Les agents du service de protection du patrimoine expliquent que cette situation perdure depuis plusieurs années. Ils interpellent alors les responsables en mesure de régler leur problème. «On veut que la SNTF s’engage à permaniser les agents du service de protection du patrimoine», explique un agent.
Ces derniers dénoncent aussi «le comportement injuste et provocateur» de la direction des ressources humaines de la société. Un agent a indiqué que «les agents de sécurité subissent chaque jour des provocations et des intimidation de la part du DRH».
Les agents de sécurité du service de protection du patrimoine réclament la permanisation de tous les agents, le renouvellement des contrats, la rémunération et les différentes primes, selon une plate-forme de revendications déposée à la direction des ressources humaines de la société, le 8 mai dernier.
Les agents de sécurité affirment que depuis les deux mouvements de protestation, la direction ne nous a accordé que la prime de panier. Pour eux, la direction n’a pas tenu ses promesses. «Nous nous sommes mis d’accord sur la permanisation graduelle de tous les agents, et ce quel que soit le nombre d’années d’ancienneté.
Deux mois plus tard, le DRH nous signifie, dans une note de service, que seuls les agents ayant plus de dix ans d’expérience auront droit à la nomination», expliquent-ils, avant d’ajouter : «Paradoxalement, les personnes qui ont été recrutées dans le cadre de l’ANEM ont été permanisées et incluses dans la convention collective.»
Se disant privés de tous leurs droits, les agents du service de protection de patrimoine de la SNTF citent quelques cas. «En nous privant de nos droits, nous faisons l’exception dans la société. Nous faisons partie de l’un des services de la SNTF, mais nous avons été exclus de la convention collective», indiquent-ils.
Mohammed Zerrouki
