Les adversaires d’Abdelaziz Belkhadem, loin de s’avouer vaincus, multiplient les initiatives pour se donner une visibilité politique et médiatique. Samedi ils ont organisé dans une résidence algéroise de l’’un des dissidents une rencontre informelle après le F’tour et à laquelle des journalistes de certains organes de presse étaient conviés.
Le prétexte, c’est la commémoration du double anniversaire du 20 août. Justement, le chef de file des redresseurs, le vieux briscard Salah Goudjil a regretté que le FLN, version Belkhadem, ait fait l’impasse sur cette date importante. « C’est inadmissible », juge t-il en expliquant que « les préoccupations de Belkhadem sont ailleurs ». Allusion à sa candidature pour la présidentielle de 2014. Il y pense sérieusement et croit à son destin national, selon certains redresseurs.
Mohamed Seghir Kara, ancien député de Bouira et ancien ministre du tourisme s’est montré le plus hargneux vis-à-vis du premier responsable du FLN lors de cette soirée « ramadhanèsque » à laquelle avait assisté aussi Abdelkrim Abada, un cacique du parti , Rachid Boukerzaza, lui aussi ancien ministre et des représentants du mouvement de dissidence des wilayas du centre. « C’est à l’occasion de dates à l’image du 20 aout que l’on développe le nationalisme chez nos concitoyens et qu’on crée des passerelles entre les générations » dit-il en reprochant implicitement à Belkhadem de n’avoir rien fait cette année pour célébrer cette date qui fait parti du bréviaire du FLN qui selon lui, « s’en remettait au peuple avant de prendre ses décisions ».
Mohamed Seghir Kara aborde ensuite les consultations politiques et précisément les propositions du FLN. Et là aussi c’est pour tirer sur Belkhadem qu’il accuse d’avoir exclu la base militante de ces consultations. « Le choix du régime présidentiel et de la non- limitation des mandats » est un choix de Belkhadem mais pas celui du FLN, se démarque encore Mohamed Seghir Kara. Et ce dernier de répéter encore qu’il n’est pas contre le dialogue avec la direction actuelle, à la seule condition que la composante actuelle du comité central soit épurée pour la débarrasser de ceux qu’il qualifie d’ « intrus ».
Et pendant que les redresseurs bougent en élargissant leur base, Belkhadem vient d’essuyer un autre échec sur le terrain : l’annulation de l’université d’été du parti qui devait se dérouler après le Ramadhan à l’université Badji Mokhtar de Annaba. Officiellement, l’annulation est une décision du ministère de l’enseignent supérieur, pour raison de non disponibilité des structures. Pourtant le ministre concerné Rachid Haroubia est un ami de Belkhadem.
Mais tout le monde aura compris que l’annulation de l’université d’été à Annaba est liée à la crise interne du parti, d’autant plus que dans cette ville les redresseurs sont puissants et leur combat s’inscrit en droite ligne de la présidentielle 2014 pour laquelle ils ont leur candidat pour porter les couleurs du FLN
