La saison commence bien. On joue après seulement deux journées et voilà que la CD (commission de discipline) décide deux matches à huis clos.
Comme chacun le sait aujourd’hui, la JS Kabylie et le Mouloudia d’Alger ont écopé chacun d’un match sans leur public. Dans la réglementation qui régit l’organisation des rencontres des Ligues 1 et 2, il y a mille et une choses à dire et à redire. D’abord, celle-ci reste floue dans son ensemble et non-conforme aux règlements de la FIFA. Mais l’objet de notre sujet aujourd’hui, c’est l’opportunité d’une telle sanction qui, décidée en grande pompe depuis quelques années, ne semble pas donner les résultats escomptés.
300 huis clos en 3 ans !
En effet, ces trois dernières années, il a été décidé quelque chose comme trois cents (300) matches à huis clos (entre Ligue 1 et Ligue 2), sans pour autant que cela change quoi que ce soit dans le comportement des supporters. Les jets de projectiles, on en voit toujours dans nos stades. Cette sanction est sans effet, autant la bannir, c’est le football qui est perdant. Les acteurs du football national sont unanimes à dire que cette mesure ne va pas dans le sens des intérêts du football algérien, ceux qui en ont la charge aujourd’hui gagneraient à revoir leur copie.

Avec l’instauration du professionnalisme dans les championnats de première et de seconde division, il y a de cela tout juste une année, la Fédération tout autant que la Ligue (devenue professionnelle cet été) ne cessent de clamer haut et fort la promotion du sport-roi. La FAF, par la bouche de ses plus hauts responsables, ne rate aucune occasion pour dire, maintenant que le championnat est passé pro, qu’elle fera tout pour en faire un produit «vendable», crédible, qui attirera les investisseurs. Or, il se trouve qu’à contresens de ces pompeuses déclarations, la Fédé ne se casse même pas la tête pour tenter de trouver une autre solution que d’infliger le huis clos.
D’autres solutions existent
De par le monde, cette histoire du huis clos est complètement en porte-à-faux avec les intérêts du sport-roi. Dans certains pays, comme le championnat de France ou encore celui d’Allemagne, il n’y a eu qu’un seul huis clos en cinquante ans. Ce que notre championnat est à des années lumière. Des solutions existent, les clubs qui, dans leur écrasante majorité, sont contre cette sanction, préfèrent tous une sanction financière que ce huis clos. Les instances en charge de la gestion du football pourraient organiser des journées de concertation avec les clubs et les professionnels de la sécurité, afin de trouver une solution à ce problème qui non seulement handicape, mais écorche sérieusement l’image de marque de notre championnat. Un produit destiné à une large consommation ne pourra pas être prisé s’il est victime des lois qui l’empêchent de s’épanouir. La question aujourd’hui est : faut-il maintenir ces sanctions du huis clos ? Assurément, non. Cette sanction achève notre football, déjà que celui-ci peine à accrocher un grand nombre de férus.
M. O.