Les accords d’Evian ne contiennent pas de clauses secrètes (Reda Malek)

Les accords d’Evian ne contiennent pas de clauses secrètes (Reda Malek)

Reda Malek, membre et porte-parole de la délégation algérienne aux négociations d’Evian, a souligné samedi à Alger, qu’ »il n’existe pas de clauses secrètes » dans les accords d’Evian qui pourraient donner des privilèges à la France après l’indépendance de l’Algérie.

Lors d’une conférence-débat organisée par la Fondation Slimane Amirat portant notamment sur le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), M. Malek a récusé l’idée de l’existence de clauses « secrètes » dans les accords d’Evian, qui pourraient donner des privilèges à la France notamment en ce qui concerne les expériences nucléaires dans le Sahara.

Il a soutenu que « les accords d’Evian étaient clairs et le contenu a été rendu public et publié », précisant que les clauses accordaient trois ans de délai à la France coloniale pour transférer ses expériences ailleurs, à la demande du général De Gaulle.

Par ailleurs, M. Malek est revenu longuement durant son exposé sur le processus de création du GPRA en septembre 1958, qui, selon lui, « n’était pas une création artificielle, mais plutôt une entité enracinée dans le sol algérien et une récompense au peuple algérien qui a ressuscité l’Etat ».

Le conférencier a cité les différentes étapes de cette création allant de la lettre de Hocine Ait Ahmed au Comité de coordination et d’exécution l’exhortant à la mise en place de cette entité, en passant par la conférence de Tanger, sa reconnaissance par les pays arabes, et aussi celle de la France coloniale qui a mis en branle sa machine répressive.

« L’année 1959 a été très difficile pour l’Algérie et la révolution. La France avait mis en exécution des actions militaires d’envergure comme l’opération jumelles, émeraude, ou encore étincelle », a-t-il expliqué relevant que durant cette année il y a eu quatre « fois plus de morts que les trois années la précédant ».

Reda Malek a noté que si l’on parle du GPRA c’est pour « dire qu’il y avait des principes fondateurs de la Révolution algérienne qui ont été efficaces et positifs ayant permis à l’Algérie d’avoir un Etat souverain et si on commence à jouer avec ces principes on aboutira à des situations dangereuses ».

Interrogé par ailleurs sur les déclarations d’un président de parti français appelant à « revoir les accords d’Evian », M. Malek les a qualifiées d’ »irresponsables » donnant l’impression que l’auteur « ne connaît pas l’histoire ».

« Il est irresponsable de parler de l’Algérie en ces moments de cette façon », a-t-il soutenu.

Evoquant l’affaire de l’assassinat de Abane Ramdane, le porte-parole de la délégation algérienne à Evian a estimé que « dans toutes les révolutions il existe des choses qui ne sont pas plaisantes », ajoutant qu’ »on ne pouvait arrêter la révolution à cause de cela, il fallait continuer ».

Louant les qualités intrinsèques de Abane Ramdane faites de « courage et de rigueur, il a rappelé qu’il a été avec Ben M’hidi l’organisateur du Congrès de la Soummam, « un coup de maître ».